Au chapitre 9
de son livre Théosophisme, René
Guénon a écrit :
« Quant aux doctrines proprement
orientales, Madame Blavatsky n’a connu du Brâhmanisme et même du Bouddhisme que
ce que tout le monde peut en connaître, et encore n’y a-t-elle pas compris
grand chose, comme le prouvent les théories qu’elle leur prête, et aussi les contresens qu’elle
commet à chaque instant dans l’emploi des termes sanscrits. »
(p.94)
Mais cette affirmation
qu’a faite René Guénon est complètement fausse puisque de grands experts du brâhmanisme
ont vanté la profonde connaissance que Blavatsky avait de cette religion, et pour
vous le prouver j'en citerai quelques-uns à continuation :
SUBBA ROW
Subba Row fut
un grand expert du brâhmanisme, il appartenu à la congrégation Niyogi des
brahmanes Smârta du monastère de Sringeri à Mysore au nord-est de Mangalore.
Si quelqu'un
lui récitait un verset de la Bhagava Gita, des Brahma-Sutras ou des Upanishads,
il pouvait immédiatement dire d'où avait été pris ce verset et par rapport à quoi
il avait été utilisé.
Les
connaissances de Subba Row des anciennes écritures indiennes et sa
compréhension de l'occultisme étaient si profondes qu'il avait initialement été
choisi par les maîtres pour aider à Blavatsky à écrire son œuvre monumentale La Doctrine Secrète.
Subba Row lui a
dit à sa mère que Blavatsky était une grande Yogi, c'est-à-dire une grande
initiée, mais malheureusement plus tard quand il sut que cet ouvrage allait se
publier aussi en Occident, il devint un ennemi de Blavatsky ; mais non pas
parce qu'il la considérait ignorante, mais au contraire parce qu'il ne voulait
pas que Blavatsky révèle aux Occidentaux le savoir qu'il considérait était réservé
uniquement aux Orientaux.
Et c'est
pourquoi il lui a dit :
- Madame, vous avez commis le plus terrible des crimes. Vous avez dévoilé les
secrets de l'occultisme, les plus sacrés et les plus cachés. Il vaudrait mieux
que vous vous sacrifiiez que de donner ce qui n'a jamais été destiné aux
esprits européens. (1)
BHAVANI
SHANKAR
Bhavani Shankar
fut un grand érudit hindou. Il est respecté en Inde pour son livre La Doctrine de la Bhagavad Gita où il
fait une étude sur ce texte sacré à partir du savoir brahmanique et
théosophique à la fois.
Et Bhavani
Shankar a défini la théosophie comme Raja
Vidya, qu’en sanskrit signifie « la connaissance royale »,
c'est-à-dire la plus grande connaissance à laquelle les humains ont accès.
Et à propos des
Maîtres et de Blavatsky, il déclara :
« De nombreux sceptiques ont nié
l'existence des Frères himalayens par témérité et par ignorance, c'est pourquoi
cela me donne un sens du devoir de déclarer solennellement que de telles
affirmations sont fausses, car j'ai vu les Frères, et de nombreuses fois.
Je les ai écoutés
parler à Madame Blavatsky, et je les ai vus délivrer des messages importants
sur la Société Théosophique dont ils ont daigné observer les progrès. Ce ne
sont pas des esprits désincarnés comme les spiritistes voudraient le faire
croire, mais des hommes vivants.
Et j'affirme
que lorsque je les ai vus, je n'étais pas en un état d'hallucination ou de
transe, et il y a aussi d'autres dignes membres de notre Société qui ont eu
l'honneur de les voir avec moi et qui peuvent vérifier mes dires.
Et c'est la
réponse que moi, en tant que théosophe,
brahmane et hindou, je donne
une fois pour toutes aux mécréants, car je vous assure que ces Frères ne sont
pas de simples fictions de l'imagination de notre respectable Madame Blavatsky,
mais qu’ils sont de vrais personnages dont l'existence pour nous n'est pas une
simple croyance, mais une véritable connaissance. » (2)
Et plus tard,
quand Annie Besant et Charles Leadbeater ont commencé à dominer la Société Théosophique
d'Adyar, Bhavani Shankar s'est séparé de cette organisation et s'est aligné avec
la Loge Unie des Théosophes ; et sur la néo-théosophie de ces deux individus
il l'a appelée « discours blasphématoire où les grandes doctrines ont été
entraînées au niveau de l'ignorance ».
BHAGAVAN DAS
Bhagavan Das fut
un autre érudit hindou qui a eu une grande carrière universitaire en Inde. Il collabora
avec Annie Besant pour fonder le Collège Central Hindou, et plus tard il a
également fondé le Kashi Vidya Peeth, une université nationale dont il a été le
directeur.
Bhagavan Das était
un expert en sanskrit et écrivit une trentaine de livres, dont beaucoup en
hindi et sanskrit.
En 1917, il se confronta
à Annie Besant lorsqu'elle voulut transformer le Collège Central Hindou en un
lieu de recrutement pour l'Ordre de l'Étoile de l'Orient qui était
l'organisation qui vénérait à Krishnamurti comme le prochain avatar.
Et dans une
brochure qu'il a publiée dénonçant tout cela, il a écrit :
« Énormément a été le changement
qui s'est produit dans l'esprit de Mme Besant. De la démocratie enflammée de
ses premières années, elle est maintenant passée à un battage médiatique
grotesque et à une hiérarchie autocratique déclarée. Voyez ce qu'elle a écrit
dans le magazine The Herald of the Star de juillet 1912.
Elle a dit : «
L'honorable pandit [c’est-à-dire Bhagavan Das] déclare ouvertement que la théosophie
ne sera pas acceptée dans l'Université de l'Hindoustan.
Mais ce n'est
pas la théosophie qui n’est pas acceptée, puisque la théosophie est plus
ancienne que Mme Besant, et en vérité ce n'est rien d'autre qu'Atma Vidyâ, la
science éternelle de l'Esprit, le cœur même de l'hindouisme et de toutes les
religions. Ce qui est contesté c'est la néo-théosophie de Mme Besant. » (3)
Observez
comment Bhagavan Das affirme que la théosophie que Blavatsky a transmise au monde
est Atma Vidya, qu’en sanskrit
signifie « la connaissance du divin », et qu'en Inde est considérée
comme la plus haute connaissance qui mène vers la véritable sagesse et à la
perception de la divinité.
MOHANDAS GANDHI
Le célèbre leader
politique et spirituel de l'Inde était également un grand admirateur de
Blavatsky et de la théosophie, et à cet égard il a déclaré :
« La théosophie
est l'enseignement de Madame Blavatsky. C'est le meilleur de l'hindouisme. La théosophie
est la fraternité de l'homme. … Jinnah et d'autres dirigeants musulmans étaient
autrefois membres du Congrès, mais ils sont partis parce qu'ils ont ressenti le
pincement de l'hindouisme dominant. ... Ils n'ont pas trouvé la fraternité de
l'homme parmi les hindous. Ils disent que l'islam est la fraternité de l'homme,
mais en réalité c'est la fraternité des musulmans. La théosophie est la fraternité
des humains. » (4)
Et à propos de
la néo-théosophie, Gandhi a dit :
« Je ne pense pas que Mme Besant soit une
hypocrite ; elle est plutôt crédule et se trouve manipulée par Leadbeater.
Lorsqu'un gentleman anglais m'a suggéré de lire le livre La vie après la mort de Leadbeater, j'ai catégoriquement refusé de
le faire parce que je me méfiais de cet individu puisque j'avais lu ses autres
écrits. Et j'avais raison car j'ai découvert plus tard ses malices. » (5))
Observez comment Gandhi affirme que
la théosophie est le meilleur de l'hindouisme, et notez aussi comment tous ces
grands connaisseurs du brahmanisme se sont rendu compte que ce qu'Annie Besant
et Leadbeater avaient écrit n'était plus de la théosophie, tandis que René
Guénon ne s’est pas rendu compte.
Et il y a encore
d’autres témoignages, mais pour ne pas faire trop long ce texte je n'ai mis que
les plus représentatifs.
CONCLUSION
Ces témoignages montrent que Blavatsky était une grande
connaisseuse du brahmanisme et que René Guénon l'a donc calomniée. Et en fait
qui était très ignorant du brahmanisme c’était Guénon lui-même qui a fait des grosses
bévues avec des concepts de base tels que le karma et la réincarnation.
Les références
- Les lttres de HP Blavastky à AP Sinnett, p.95-96
- https://blavatskytheosophy.com/the-teachings-of-bhavani-shankar
- Le Collège Hindou Central et Mme Besant, la montée du culte d'Alcyone par Bhagavan Das.
- La vie du Mahatma Gandhi de Louis Fischer, p.437
- The Collected Works of Mahatma Gandhi, volume XI, lettre au Dr Pranjivan Mehta, datée du 8 mai 1911.
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