Quand on lui a
posé la suivante question :
La
Belgique va-t-elle se diviser à cause du problème linguistique ? Et comment doit-on comprendre les conflits
linguistique et religieux qui frappent les nations ?
Maître Pastor a
répondu ce qui suit :
« Vous
savez, ce qui manque le plus à l’homme pour départager ce genre de situations
épineuses, c’est l’humour, ce n’est pas plus que cela. Mais l’homme est trop
entiché de ses valeurs terriennes, de ses principes historiques, de ses
croyances, trop entiché de toutes ses idées.
Parce que tant
qu’il n’a pas découvert les réelles valeurs de la vie, il est obligé de s’en
fabriquer. Et comme il sent qu’il ne peut pas, du jour au lendemain, ne plus
être quelqu'un s’il abandonne ses anciennes valeurs, alors il va forcer tous
les autres à croire dans ces mêmes valeurs, quitte à abimer les personés qui
sont en face. Quitte même à effondrer une économie ou détruire un pays.
Car le
problème, en fait, de la Belgique et de la plupart des pays qui ont ce genre de
conflit, le problème n’est pas dû aux différences culturelles qu’il y a entre
ses habitants mais le problème est surtout économique. Et autant il aura de
prétextes et d’arguments, et autant on parlera du problème, mais en réalité il
est presque toujours économique.
C’est un leurre
de croire qu’il est linguistique. C’est un leurre de croire qu’il est
religieux. En réalité il est économique.
Et lorsqu’il y
a des intérêts économiques qui se créent, alors on utilise n’importe quel
prétexte, on utilise la différence de langue, on utilise la différence de
religion, on utiliserait même les vaches du voisin si on pouvait les prendre de
prétexte pour créer un conflit !
Quel est donc le véritable problème de la Belgique ?
Et Dieu sait
que je ne veux absolument pas juger car je ne suis pas là en tant qu’un juge
des nations. Je suis là juste pour indiquer à l’homme de quelle manière il peut
penser et doit penser pour atteindre la liberté et le bonheur.
Donc je ne suis
pas un juge des nations, mais je dis simplement que si les habitants d’une
nation veulent débattre avec lucidité à propos du problème qui les afflige,
alors ses habitants doivent d’abord comprendre que ce conflit est avant tout
économique.
Et qu’est-ce que je veux dire par “économique” ?
Je veux dire
qu’il y a à la tête de tous les pays et de toutes les régions des pays, des familles
influentes, et ces familles veulent prédominer sur d’autres familles qu’elles
comptent bien manger pour avoir plus d’argent ou pour détenir plus de pouvoir
et ainsi établir leur volonté.
Le prétexte
donc, même économique, là, disparaît fondamentalement et n’est lui-même aussi
qu’une conséquence. Le problème fondamental est une relation de pouvoir entre
les gens qui veulent détenir un organe de production et qui se disputent entre
eux.
Et ce genre de
conflit généralement ne trouve jamais de fin que dans la destruction des
individus en présence qui nourrissent le conflit.
Et ce conflit
ne se trouve pas uniquement dans ce pays-ci, il existe dans divers degrés dans
tous les pays du monde. Mais les autres pays ayant d’autres déterminismes,
ayant d’autres aspects, d’autres expressions, eh bien, ce problème du rapport
des forces, ce problème de domination prend complètement d’autres autres
allures, mais à la base c’est exactement le même.
Dans un pays il
aura des allures beaucoup plus politiques (pour citer un pays fort voisin de la
Belgique) et là-haut, là-bas, on ne parle pas de problème de langues, on ne
parle pas de problème de régions, de limites, d’invasion de celui-ci, de
désertion de celui-là, etc. On parle au contraire de victoire, on parle au contraire
de la capacité à séduire pour obtenir des votes et des participants.
Parce que le
tempérament de ce pays est d’être extrêmement spéculatif au niveau mental. Donc
il ne va pas pouvoir s’arrêter à discutailler à propos des langues, à propos de
terres. Il va discuter sur le mot pur. Et le mot pur dans une activité
nationale, c’est le mot de la politique. C’est LA politique.
Par contre dans
d’autres pays, eh bien, le problème connaîtra d’autres extériorisations.
Ailleurs ce sera par exemple une véritable guerre du dollar (pour citer
celui-là aussi). Et ainsi les gens feront bataille pour détenir les endroits
d’où se matérialise le dollar, et notamment les puits de pétrole.
Alors il y a
une grande guerre autour des puits de pétrole et des circuits de la route de
pétrole, jusqu’à favoriser même les conflits que l’on connaît au Moyen-Orient
parce que c’est l’endroit par lequel se matérialise le dollar et la puissance
du dollar.
Alors, que l’on
comprenne que dans tel pays le problème est celui-ci, dans tel autre pays est
celui-là, etc. En fait fondamentalement le problème c’est celui de la
puissance, et aussi celui de l’orgueil des hommes, d’une poignée d’hommes
suffisamment fous d’orgueil pour vouloir prédominer sur des millions d’autres
hommes et les obliger à vivre selon les principes qu’eux établissent en tant
que grands dictateurs.
Votre problème
n’a rien à voir avec la langue, en fait, entre vous, vous êtes tout près à vous
aimer les uns les autres, fondamentalement, s’il n’y avait pas quelqu’un au-dessus
dans la classe politique qui vous dise.
« Mais celui-là est ton ennemi, celui-là ne t’aime
pas, celui-là ne te veut pas. »
Vous seriez
tous près à vous assoir autour d’une table pour parler en toutes les langues et
pour parler aussi avec l’esprit. Seulement depuis longtemps, politiquement, eh
bien, l’on insinue qu’un tel ne vaut pas grande chose, ou qu’un tel autre a un
grand défaut, ou que celui-là a un terrible caractère et qu’il faut l’éviter
parce qu’il est insupportable.
Et donc il faut
se retrancher et vivre seulement entre nous. Et il faut aussi absolument
délimiter la zone où l’on va être entre nous et où les autres ils seront entre
eux.
Et c’est ainsi
que pour un petit problème généré dans les hautes sphères de la politique, cela
devient un grand problème général vécu dans la sphère humaine.
Alors que peuvent faire les hommes ?
Eh bien les
hommes doivent devenir responsables, et même si cela n’existe pas dans le pays,
ils doivent se réunir et ainsi obliger les politiciens à créer une intervention
aussi de la part du peuple. Et leur faire comprendre que le peuple ne veut plus
de leurs salades !
C’est terminé !
Je ne veux plus
avoir à sacrifier ma vie, à sacrifier mon esprit pour me prémunir contre les
attaques d’un tel, contre l’avancée d’un autre. Je ne veux plus avoir à me
sacrifier parce que tel autre qui est favorisé va passer devant moi, parce
qu’il est de telle autre religion, etc.
Tous ensemble
nous voulons l’égalité. Nous voulons être intelligents, partager ce que le pays
a à offrir à ses habitants, et vivre, enfin VIVRE.
Et si le peuple
se décide, s’il se soulève mais dans un cri de joie, pas dans un cri de guerre,
et qu’il crée un mouvement pour contrarier le mouvement politique, pour aller à
l’encontre du mouvement politique. À partir de ce moment-là, non pas qu’il
deviendra révolutionnaire, mais il sera la voix de la sagesse qui réglera les
affaires que ces grands ministres n’arrivent pas à régler lorsqu’ils mettent
leur nez dans les dossiers sur leur bureau.
Parce qu’un problème,
un problème politique, ou un problème humain, ne se règle pas en mettant le nez
sur un dossier, les pieds sous son bureau, c’est impossible.
Et c’est pour
cela que la politique est incapable de régler la plupart des drames humains,
des problèmes sociaux, des problèmes économiques, parce qu’il faut aller sur le
terrain et il faut faire participer le peuple à l’avancement ou au
rassemblement. Et pour parvenir à faire participer le peuple, le groupe humain,
ce n’est pas en prenant des idées et ce n’est pas en éditant des lois depuis un
bureau.
Pas du tout
La politique ne
doit pas être comme l’occultisme qui n’est vécu que sur un plan mental. On
prend de grandes décisions, on imagine de grandes choses, mais fondamentalement
il n’y a rien et on ne fait rien.
Non, il ne faut
pas agir comme ça parce qu’alors le peuple s’abime, à cause qu’un peuple qui ne
peut pas bouger, qui n’évolue pas, c’est exactement comme les cellules d’un
corps qui ne serait pas en état d’évolution.
Il y a des
maladies qui s’installent, et ces maladies, eh bien, que ce soit les problèmes
des agriculteurs, ou que ce soit les problèmes des camionneurs, ou que ce soit
les problèmes de la langue, etc. Ils n’ont pas d’importance car ce ne sont pas
véritablement les problèmes du peuple.
Ce sont des maladies qui s’extériorisent. Donc le problème fondamental est à ce
niveau-là, au niveau de la politique.
Et que peut donc faire un peuple ?
Ils peuvent
prendre la décision que ses hommes politiques ne veulent pas prendre. Ils
peuvent prendre la décision de la paix. C’est simple. Puisque les hommes
politiques ne veulent pas prendre la décision de vivre en paix, eh bien que le
peuple la prenne pour eux.
Et lorsque tout
un peuple dit “oui” à la paix, lorsque tout un peuple dit “oui” à l’alliance,
il ne pourra jamais se laisser dominer par des politiciens ou des économistes,
ou par les familles régnantes qui veulent la guerre ou la dispersion ou la
séparation. Ces individus devront se retirer et emmener leurs cancers de la
haine ailleurs.
Ils
s’exclameront :
« Tiens, en Belgique on ne peut plus faire de
l’argent en abusant des gens, on ne peut plus régner comme on veut. Eh bien, on
va voir ailleurs. »
Et ainsi le
peuple belge ou n’importe quel peuple que ce soit, peut aller vers un progrès.
Car voyez-vous, le problème de tous ces conflits, ce n’est pas qu’existe un
problème, c’est qu’il empêche le progrès. Il sclérose le progrès parce qu’il
est retardataire. Et ensuite, à la maladie s’ajoute alors la décrépitude.
Et d’un
problème né dans les hautes sphères, dans des problèmes de relations de
pouvoir, s’ensuit un problème économique, s’ensuit un problème idéologique et
s’ensuit la haine d’un peuple. Et quand la haine s’installe, c’est que le
cancer est en phase terminale. Et à ce moment-là le peuple va devoir réellement
alors faire un choix : ou stopper la dégradation, ou s’anéantir les uns
les autres, que ce soit par un pouvoir économique, un pouvoir idéologique ou
par vraiment le pouvoir des mains.
Donc pour ne
pas déclencher cette phase terminale, il faut toujours que le peuple lui-même
réagisse. Et ainsi même si les politiciens et les gens de pouvoir continuent
dans les hautes sphères à se battre et à s’envoyer des crêpes verbales, parce
que finalement c’est cela ce qu’ils font, ils s’envoient des tartes à la crème,
bien qu’ils veuillent faire croire aux autres que le problème qu’ils traitent
est très sérieux.
Et il faut les
laisser faire dans leur cabinet, il faut les laisser s’envoyer des reproches,
des mots, les laisser se tendre des pièges, construire des conflits. Mais
l’important c’est que vous ne vous laissiez pas vous subjuguer par leurs idées
et leur comportement.
Quelles personnes donc doivent absolument savoir se
comporter ?
Car si demain
en allant dans la ville, vous essayez de vous comporter différemment, peut-être
vous allez vous confronter aux obstacles et vous n’arriverez pas à changer la
situation.
Ce qu’il faut
donc, c’est inspirer aux hommes-clés de la société, ou des entreprises, ou des
syndicats, etc., sur le changement. Et si eux-mêmes sont transformés, alors
tout ce qui est sous leur pouvoir de gestion sera aussi transformé.
Et ainsi si une association se crée pour que justement l’alliance
soit, et qu’à cette association s’adhérent divers chefs d’entreprises, divers
chefs de syndicats, divers chefs de groupes, eh bien, quel que soit le conflit
des hommes politiques, l’alliance aura lieu. Mais il faut pour cela générer
l’alliance avec des personnes-clés des divers postes sociaux. Cela c’est très
important.
Donc il y a
toujours un travail de recrutement en quelque sorte. Exactement comme cela se
passe lorsque l’on veut lancer un nouveau mouvement politique : il faut
toujours aller dans la rue, crier et essayer de plaire, faire connaître l’idée,
et puis lorsque l’idée est lancée, il faut laisser faire l’Énergie.
Voyez-vous,
votre problème en Belgique se réglera sous peu de toute manière, car je ne veux
pas dire que les Maîtres, que le Plan, et que l’Énergie s’investissent
réellement dans toutes ces choses, je ne voudrais pas faire croire cela parce
que l’homme a la liberté de faire tout ce qu’il veut.
Mais je dirai
que dans ce cas-ci cela ne convient pas du tout au Plan, et que donc l’Énergie
se déversera pour régler le problème coûte que coûte. Car, de la même manière
que dans certains autres pays, si les problèmes ne se règlent pas, alors ils
deviendront retardataires.
Et de la même
manière si la Belgique elle ne règle pas ce conflit, si elle ne crée pas
l’ALLIANCE, c’est le mot sur lequel je voudrais vous faire réfléchir, ce mot
“alliance”, car il veut dire beaucoup de choses, et pas simplement pour la
Belgique mais aussi pour beaucoup d’autres pays à travers le monde.
Si donc la
Belgique ne veut pas créer l’alliance, alors beaucoup de choses ne pourront pas
avoir lieu. Donc il faut que l’alliance soit, et pour cela eh bien, s’il le
faut, des hommes seront écartés, des hommes périront comme je l’ai déjà dit
pour d’autres pays.
Il y a un temps
où les Maîtres laissent la liberté, puis un temps où ils disent :
« Tu as une liberté conditionnée, c’est-à-dire que
pendant un certain temps tu peux encore faire ce que tu veux, mais tu dois
prendre le temps de t’améliorer. »
Et il y a un
temps où le Plan doit avancer, et à ce moment-là, lorsque cette heure sonne, lorsque
cette épée s’abat, celui qui s’oppose est terrassé, sans importer qu’il soit un
puissant homme d’affaires, ou un ministre, ou le président d’un pays. Du moment
que ces idées ne sont pas dans l’axe du nouveau monde qui doit venir, alors il
périt. »
(Conférence du 27.05.88)
OBSERVATIONS
C’est
intéressant de constater que la prophétie de Pastor s’est accomplie car avec la
création de l’Union Européenne en 1993 et l'installation de son siège à Bruxelles, le mouvement séparatiste
qui pétillait en Belgique a été stoppé. Malheureusement pour qu’un peuple
puisse faire face aux intérêts des familles puissantes, il faut que les gens s’unissent.
Et ça c’est encore quelque chose qui est loin d’arriver sauf quelques rares cas
ponctuels. Mais à mesure que les humains continueront à évoluer, moins ces groupes
qui veulent dominer les peuples pourront manipuler les gens et plus une véritable démocratie
pourra en fin s’installer dans la société.
Cependant, dans un avenir plus proche,
je crains qu’avec les crises qui vont éclater, la situation ne fera que
s’aggraver et nous assisterons à des conflits et à des séparatismes croissants
dans les prochaines années.
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