Avis : j'ai écrit dans d'autres langues de nombreux articles intéressants que vous
pouvez lire traduits en français dans ces liens:
Partie 1 et Partie 2.


UN REGARD CRITIQUE SUR LES AFFIRMATIONS D'ALICE BAILEY




(Ce qui suit est une traduction de l'article publié par le Blavatsky Study Center et dont vous pouvez lire le texte original en anglais ici.)



L'OMBRE DE LA THÉOSOPHIE

[Un regard critique sur les affirmations et les enseignements d'Alice Bailey]

Par Nicholas Weeks

(Cet article est une version révisée et développée d’un article paru dans le numéro d’été de 1997 du magazine Fohat publié par la Société Théosophique d’Edmonton, Alberta, Canada.)

"Les hommes doivent d’abord apprendre à aimer la vérité avant d'y croire en elle." [1]


Cet article vise principalement à éclairer ceux qui sont attirés par les livres d'Alice Bailey en leur montrant que l’affirmation d'Alice Bailey que ses enseignements proviennent de la même fraternité qu’ont enseignée à Blavatsky n'est pas valable.

Par conséquent, la brève analyse qui sera faite ici n’est pas pour savoir si les écrits de Bailey sont inspirants, merveilleux ou contiennent une vérité. Mais simplement pour savoir si Helena Blavatsky et Alice Bailey avaient les mêmes mentors, comme Mme Bailey l’a tant de fois affirmée puisqu’elle prétendait que son guide "le Tibétain" était Djwal Khul qui fut l'un des principaux disciples de Maître Kuthumi.

Cependant cet article montrera que le prétendu "tibétain" n'était pas le vrai Djwal Khul et qu’il ne travaillait pas avec la confrérie des adeptes mentionnés par Blavatsky.








ALICE BAILEY S’EST BASÉE SUR LA PSEUDO-THÉOSOPHIE INVENTÉE PAR LEADBEATER ET NON PAS SUR LA VÉRITABLE THÉOSOPHIE

Alice Bailey a affirmé que ses enseignements étaient fondés sur la théosophie enseignée par Blavatsky et les Maîtres de sagesse. Mais cette affirmation est fausse, car ses livres sont en réalité enracinés dans la pseudo-théosophie inventée plus tard par Charles Leadbeater.

Par exemple, l'une des inventions préférées de Leadbeater était de prétendre que le Seigneur "Christ-Maitreya" allait bientôt revenir sur terre (et ceci en dépit du fait que la théosophie et le bouddhisme affirment qu'il manque encore beaucoup de temps avant qu'un nouveau Messie réapparaisse sur la planète).

Mais Alice Bailey a pleinement accepté cette fantaisie et elle a placé une immense valeur spirituelle dans la récitation continuelle de "La Grande Invocation" [2] qui était censée amener Christ et ses Maîtres à abandonner leurs ashrams cachés dans les Himalaya pour entrer dans les grandes villes et ainsi commencer à dicter la rédemption de la société dans le nouvel Âge du Verseau.

Cependant la véritable théosophie de Blavatsky et de ses Maîtres insiste sur la connexion du principe du Christ au sein de chaque personne.

Comme Blavatsky l'a expliqué :

« La théologie chrétienne fait croire à la descente du Moi spirituel vers le moi inférieur, tandis que la théosophie insiste sur la nécessité de s'efforcer de s'élever à la vibration divine (ce que les Occidentaux appellent "le Christ"). »
(La clé de la théosophie, p.155)

Et la découverte de notre nature divine en chacun de nous, élève chaque individu (tout comme ça a été le cas de Jésus lorsqu'il a découvert sa nature divine, et ainsi il est devenu Jésus-Christ) et cela va progressivement arriver au reste de l'humanité.






À QUI ÉCOUTAIT ALICE BAILEY ?

Des personnes comme Alice Bailey peuvent être sincèrement convaincues que les voix qu’elles écoutent proviennent de véritables maîtres. Mais malheureusement la sincérité n'est pas une protection contre l'illusion.

Et pour le prouver, en 1884, Maître Kuthumi lui écrivit à une femme qui avait ses facultés psychiques éveillées, lui avertissant de l'hallucination dans laquelle elle pourrait tomber :

« Je crains que vous viviez actuellement uniquement de mauvaises expériences dans le domaine du psychisme à cause que vous venez à peine d'apprendre les éléments de la maîtrise de soi.

Et c’est pourquoi vous générez sur vous-même des influences souvent mauvaises que vous-même absorbez. Et donc vous êtes continuellement psychiquement étouffé par ces mauvaises influences.

Et à cela il faut ajuter le fait que l'air est rempli de fantômes ressuscités qui vous donnent de faux signaux et des révélations trompeuses. Et ainsi la fantaisie créative de ces entités trompeuses fait apparaître des «maîtres» et «guides» qui sont des illusions et qui vous disent des choses qu’en réalité sont d'une partie de votre esprit que vous ne connaissez pas encore.

Le faux apparaît comme réel et vous ne disposez pas encore d'une méthode de détection exacte, car vous avez toujours tendance à forcer vos communications et à accepter vos idées préconçues. »
(Extrait d'une lettre que Maître Kuthumi a écrite à Laura Holloway en 1884)




Par conséquent, les efforts visant à discerner la réalité de l'illusion ne devraient pas se limiter à nos périodes d'étude et de méditation, mais devraient également s'appliquer à notre vie quotidienne.

Et si les étudiants d’Alice Bailey se donnaient la peine d’étudier aussi l’enseignement originel apporté par les Maîtres de sagesse, ils se rendraient compte qu’il y a des grandes différences avec l’enseignement apporté par le Tibétain.

Et à continuation je vous donne quelques exemples pour vous le démontrer :



1)  CONTRASTER LES BUTS ET OBJECTIFS PRINCIPAUX


A)  La définition donnée par Kuthumi et le Tibétain sur Dieu

Sur ce thème Maître Kuthumi a exprimé ce qui suit :

« Le Dieu des théologiens est simplement un pouvoir imaginaire et notre objectif principal est de libérer à l'humanité de ce cauchemar pour lui enseigner aux humains à pratiquer la vertu par la vertu même, et ainsi marcher dans la vie en faisant confiance à soi-même au lieu de s’appuyer sur une béquille théologique qui pendant d'innombrables siècles a été la cause directe d’une grande partie de la misère humaine.

Les meilleurs adeptes ont parcouru l'Univers pendant des millénaires et ils n'ont trouvé nulle part la moindre trace du Dieu des religions, mais seulement la même Loi immuable et inexorable partout. »
(Lettres Mahatma, p.53 et 142-143)


Examinons maintenant la définition donnée par le Tibétain à propos de sa vision de la divinité :

« Les lois divines présupposent l’existence d’un être supérieur [Dieu] doté d'un but et qui aidé par l'intelligence, il coordonne ses forces de telle manière qu'un plan de façon séquentielle et constante est en train de s’accomplir. ... Une loi n'est que l'impulsion spirituelle, l'incitation et la manifestation de la vie de cet être supérieur dans lequel [une personne] vit et se déplace. ... [Une loi] est l'agent revitalisant et purifiant qui conduit cette personne et toutes les créatures de Dieu à une glorieuse consommation. »
(Un traité de magie blanche, p.10-11)

Nous voyons donc que cet être supérieur mentionné par le Tibétain n’a pas besoin d’aucune évolution auto-induite puisque cet être est une loi par lui-même. Et l'Église a prêché ceci pendant des centaines d'années.

Selon le Tibétain, la loi de Dieu nous mènera simplement à un extrême sublime. Et pour cela, tout ce que nous avons à faire est de passer comme on peut "à travers notre intérieur tout ce que nous recevons de cet élan de vie spirituelle". (Ibid)

Et comme vous pouvez le constater, cette théologie New Age semble très familière, puisque le Tibétain a simplement remplacé l'ancien Dieu religieux prosaïque et son nuage d'anges par le Logos solaire et les devas. Et il a également remplacé Jésus et ses apôtres par le Seigneur Christ-Maitreya et ses disciples.

Nous voyons donc que le Tibétain professe la même croyance que la religion catholique, mais avec d'autres termes (avec des termes ésotériques). Mais c'est la même doctrine que les Maîtres de Blavatsky rejettent.


Et le problème d'un Dieu personnel ou d'un Principe impersonnel est-il vraiment important ?


Maître Kuthumi a répondu à cette question en disant ceci :

« Vous dites que ce n’est pas important si ces lois divines sont l'expression de la volonté d'un Dieu conscient et intelligent, tel que vous et les religions le pense, ou si elles constituent les attributs inévitables d'un "Dieu" inintelligent et inconscient, tel que je le maintiens.

Mais je vous dis que cela compte énormément car les lois immuables ne peuvent pas surgir, puisqu'elles sont incréées et impulsées dans l'éternité, et Dieu lui-même ne pourrait jamais avoir le pouvoir de les arrêter. »
(Lettres Mahatma, p.143 et 141)

Et Maître Kuthumi a également ajouté que :

« L'ABC de tout ce que je sais et le rocher sur lequel sont fondés les secrets de l'univers sont la certitude qu'il n'y a pas ce Dieu personnel prêché par la religion, mais seulement les pulsations régulières et inconscientes de l'Esprit infini qui sont l'impulsion éternelle et universelle de la Nature cosmique elle-même. »
(Lettres Mahatma, p.143 et 138)


Donc nous voyons que les explications de Maître Kuthumi et du Tibétain (qui était censé être son disciple) sont complètement opposées.





B)  La hiérarchie divine

Les livres d’Alice Bailey ont pour propos de nous informer sur la Hiérarchie (et non seulement la hiérarchie de la terre, mais aussi de celle du système solaire, de Sirius et au-delà) sur sa constitution, son travail, ses objectifs, ses principaux membres et ses projets.

Mais si la fraternité mentionnée par Blavatsky est appelée "occulte", c'est pour une très bonne raison et c'est parce que très peu sur elle peut être dit car beaucoup d'informations sont encore réservées aux initiés. Et c'est pourquoi Blavatsky a fourni très peu de détails sur ce sujet, contrairement aux traités ésotériques bien artificiels d’Alice Bailey.




C)  L'utilisation de la prière

Et la vision de Bailey selon laquelle le mouvement théosophique tourne autour de l'humanité, invoquant un avatar et sa hiérarchie externe, est également complètement opposée à la théosophie enseignée par Blavatsky et les Maîtres.

Pour commencer, les théosophes "tentent de remplacer la prière stérile et inutile pour des actions méritoires qui donnent de bons résultats". [3]

Au lieu de cela, Alice Bailey a recommandé de réciter autant que possible une prière qu'elle avait intitulée "La Grande Invocation" pour prier le Christ et ses maîtres disciples de venir nous sauver.

Comme si les maîtres et les avatars étaient indifférents et ignorants des épreuves et des souffrances par lesquelles passe l’humanité, et par conséquent pour venir nous aider il faudrait d’abord que des millions d’êtres humains les supplient !!!




D)  Les Avatars

Il est vrai que la question de savoir pourquoi et comment les avatars descendent est profonde.

Dans les enseignements de Blavatsky il est mentionné que les causes et les conditions sont telles qu'il existe une graine divine pour tous les avatars, cela se fait dans certains cycles de temps et le soleil spirituel est comme source. [4]

Et c'est pourquoi Bhavani Shankar (qui était un disciple de Maître Kuthumi) a écrit que "le Principe Divin répond parfois à quelqu'un qui devient un haut adepte en envoyant un avatar". [5]

Par contre, l’idée d’une Fraternité Occulte encourageant l’humanité à prier pour attirer l’aide des avatars c'est une invention d'Alice Bailey, puisque la vraie théosophie dit que :

"Le travail actif est la prière." [6]

Et bien que la supplication des masses souffrantes pour l'aide divine soit une attitude compréhensible et ancienne, cela n'a aucun effet sur les avatars comme le prétend Bailey.

Et c’est parce que la Fraternité Occulte connaît les cycles karmiques de l’humanité et nous aide réellement chaque fois qu’elle le peut (même en fournissant des avatars quand le karma le permet et pas seulement quand nous le voulons).

Mais beaucoup de gens sont désireux d'avoir une présence constante des avatars et les maîtres guidant leur vie et leur civilisation. Et c’est exactement ce que promettent Bailey et Leadbeater (et une grande partie des gourous du Nouvel Âge). Et c’est pour cette raison que ces instructeurs sont devenus si populaires. Parce qu'ils disent aux gens ce que les gens veulent entendre et non pas ce qu'ils doivent savoir.

Au lieu de cela, la théosophie explique que l'évolution spirituelle a lieu grâce à nos "propres efforts auto-induits et développés par nous-mêmes" [7]Et pas à cause de nos prières et invocations pour que le Christ et sa hiérarchie viennent sur terre.


De l’autre côté, le Tibétain dit que le Christ ne viendra que lorsque l’humanité aura fait preuve de bonne foi en se raffinant psychiquement et socialement. Mais ceci est contraire à la vision traditionnelle des avatars, laquelle est exprimée dans la Bhagavad Gita (4, 6-8) et où il est expliqué que le Seigneur vient quand la vertu s’est presque éteinte pour justement la rallumer.

Et une grande partie des écrits d’Alice Bailey tournent autour de la préparation du lecteur à cet avènement, en préconisant l'étude purificatoire, la méditation et la proclamation de la réapparition du Christ.

Selon elle, cette préparation nécessite d’une vaste lecture et d’une réflexion sur les relations politiques et sociales de ce monde, ainsi que sur l'initiation, la psychologie, la télépathie, l'astrologie, la guérison, les sept rayons, etc.

Et cette trompette de la venue du Christ avec sa hiérarchie d'enseignants a été énoncée pendant de nombreuses décennies. Mais quand un véritable avatar descend, ce n'est pas annoncé par des milliers de promoteurs qui prient et crient son arrivée dans les années à venir.


Blavatsky a écrit que l'approche des maîtres "ne peut se faire qu'en montant sur le plan spirituel où ils se trouvent et en n'essayant pas de les attirer vers le nôtre". [8]

Et considérons une autre citation de Blavatsky où elle met en évidence la dépendance spirituelle des humains et la nature impersonnelle de la divinité avancée :

« Chaque être humain est une incarnation de son Dieu [Soi Supérieur] ... Et c'est pourquoi, comme beaucoup d'hommes sur la terre, il y a tant de dieux au Ciel. Mais ces dieux sont vraiment Un, car à la fin de chaque période d'activité, ils se retirent comme les rayons du soleil couchant sur le Père Cosmique qui est le Logos non manifesté et qui à son tour se fond dans l'Absolu.

Nos prières et nos supplications sont vaines, à moins d'ajouter des mots puissants à des mots potentiels et de rendre l'aura qui entoure chacun de nous tellement pure et divine que Dieu en nous puisse agir de manière extérieure.

Par conséquent, les prières adressées au "Père céleste", telles qu'elles sont effectuées par les religieux, produisent généralement des résultats plus souvent désastreux que bénéfiques. »
(Collected Writings 12, p.533-535)


Et le fait que depuis des milliers d'années la plupart des gens n'aient pas révélé leur propre divinité intérieure, comme est suggéré ci-dessus, est l'une des raisons pour lesquelles le mouvement théosophique est réapparu au XIXe siècle pour essayer de contrecarrer cette tendance séparatiste d'invoquer une divinité personnifiée externe.

Et puisque la "Grande Invocation" d’Alice Bailey doit (selon elle) être priée par les masses de manière conventionnelle, elle s'oppose à l'attitude auto-dépendante et philosophiquement athée suggérée par la Fraternité des Maîtres.

Mais en plus,

Qu'est-ce qu'un disciple de la théosophie devrait croire (et recommander aux autres) pour soumettre ses passions et son égoïsme, et ainsi encourager la rédemption planétaire ?

Blavatsky répond :

"Il doit le faire dans son moi supérieur, dans l'Esprit divin, dans le Dieu qui est en lui et ... dans son karma." [9]

Et Karma (dans un aspect supérieur) signifie l'altruisme dans la pensée, la parole et les actions. Cela signifie pratiquer la "vertu par elle-même", non pas pour accélérer la descente du Christ et de la Hiérarchie, mais pour nous permettre à nous-mêmes de nous élever.




E)  Devons-nous vénérer les maîtres ?

Alice Bailey incite à la vénération des maîtres, mais les maîtres n’aiment pas cette vénération. Et voici quelques exemples :

Un des maîtres lui a écrit au Colonel Olcott dans les années 1870 :

« Agissez comme si nous n'existions pas, remplissez au mieux votre devoir et laissez les résultats se prendre en charge. N'attendez rien de notre part, mais restez prêt à tout. »
(The Theosophist, août 1906, p.829-830)

Et dans une autre occasion, une adepte lui réclama à Annie Besant pour l'attitude de culte qu’elle développait dans la Société Théosophique. Et Alice Bailey dans son autobiographie a également critiqué cette attitude entretenue par Mme Besant.

Cependant, la façon dont Alice Bailey a écrit sur la Hiérarchie pendant trente ans (de 1919 à 1949) a été tout aussi mauvaise que celle faite par la Société Théosophique d’Adyar pendant cette même période.


L'adepte écrivit ce qui suit à Mme Besant :

« Pourquoi développez-vous le culte d'une nouvelle Trinité composée par Morya, Blavatsky et vous-même [Annie Besant] ? Est-ce que vous incitez à remplacer les credo déjà exploités ?

Nous ne demandons pas d'être vénéré. Par conséquent cette vénération envers les "Maîtres" doit être fermement arrêtée. Que la dévotion et le service ne soient dirigés que vers cet Esprit suprême dont nous faisons tous partie.

Nous travaillons dans l’anonymat et les références continues que les gens portent à nous, ainsi que la répétition de nos noms, créent une aura confuse qui rend notre travail difficile. »
(The Eclectic Theosophist, septembre-octobre 1987)

Cette Trinité de Blavatsky, Morya et Annie Besant (heureusement) n'a jamais été présentée par Alice Bailey. Mais au lieu de cela, Bailey a choisi de promouvoir la Trinité composée du Manu, du Mahachohan et du Bodhisattva (et qui est une autre fausse invention de Leadbeater).

Et si le travail des adeptes était entravé par l'aura confuse générée par les membres de la Société Théosophique d'Adyar en 1900 sous le commandement d'Annie Besant, Alice Bailey a rendu encore plus difficile son travail avec la Grande Invocation, l'École Arcane, etc.







2) CONTRASTER LES THÈMES CLÉS


A) Le but d'une école ésotérique

L'un des thèmes les plus omniprésents dans le travail et l'écriture d'Alice Bailey est la recherche fébrile d'un statut spirituel. Dans la mesure où les deux premiers livres du tibétain [10] étaient consacrés à l'initiation et à la méditation occulte.

Plusieurs autres livres se sont concentrés exclusivement sur leur variante de disciple et sur le chemin spirituel. Mais presque tous les textes qu'Alice Bailey a canalisés sont fortement colorés par une défense du disciple.

Et après moins de cinq ans de son premier livre, Alice Bailey a formé l’École Arcane, mais cette organisation est le genre de pépinière pour les occultistes avec qui les Maîtres Blavatsky n’auraient rien à faire.

Le livre de Bailey sur la méditation occulte donne même le programme d'une université occulte prophétisée. Mais Maître Kuthumi a écrit que "celui qui n'est pas aussi pur qu'un petit enfant devrait laisser ses élèves meilleurs seuls". [11]

Et Blavatsky a dit aux théosophistes américains :

« La Société Théosophique n'a pas été fondée en tant que pépinière pour générer une réserve d'occultistes. Sa création avait pour but d'arrêter le courant du matérialisme qui augmentait dangereusement. Et non seulement une négation antiphilosophique du pur esprit, mais aussi les conséquences que l'incrédulité entraîne pour toutes les choses qui ne sont pas matérielles. Une incrédulité qui a conduit à beaucoup de gens vers une croyance aveugle en la matérialisation de l'Esprit. »
(Collected Writings 9, p.244)


La Doctrine Secrète mentionne "les goûts dépravés de l'humanité qui aspire à la matérialisation du principe immatériel et inconnaissable". [12]

Et les écrits d'Alice Bailey répondent à cette faiblesse humaine en voulant avoir la divinité dans des faits compréhensibles pour notre esprit personnel. Au lieu d'élever notre conscience personnelle à notre vraie nature spirituelle afin que nous puissions connaître l'Esprit divin en vérité.

Mais la plupart d'entre nous préfèrent la fiction confortable.




B) La relation de la hiérarchie avec les hommes

Une autre question clé est la nature et la relation que la Fraternité Occulte a avec l’humanité.

Selon Bailey,
  • L'un des principaux objectifs de la hiérarchie était de préparer l'humanité à la réapparition du Christ. [13]
  • Et en plus de la seconde venue du Christ, il y aurait aussi une extériorisation de la Hiérarchie. Ce qui impliquerait que plusieurs des Maîtres descendraient du plan éthérique et occuperaient des logements dans plusieurs villes du monde.


Un livre entier [14] ainsi que de nombreux passages de ses autres volumes, exposent sur ce sujet. Et selon elle, les Maîtres (en tant que fonctionnaires planétaires obéissants) se répartiront entre eux des tâches liées à l'économie, à la religion, à l'éducation, etc. Et à ce moment-là, ils procéderont à la tâche de diriger le nouvel ordre mondial prévu.

Par contre, Blavatsky et ses maîtres présentent la Fraternité Occulte comme très éloignée des affaires de la société. Ce qui n’est pas surprenant dans la mesure où ils sont libérés des préoccupations égoïstes et mondaines et n’ont aucun intérêt à casser la roue de notre civilisation banale et matérialiste.

Et en tant que bodhisattvas, ils aident mais étant au service de la loi immuable du karma, "ils ne peuvent empêcher le monde d'aller dans la direction que les hommes veulent". [15]

Et c'est pourquoi Blavatsky a écrit à ce sujet :

« Plus l'adepte devient spirituel, moins il peut interférer dans des affaires mondaines, et par conséquent plus l'adepte doit se limiter à aider dans un travail spirituel.

Les très grands adeptes aident donc l’humanité, mais seulement spirituellement, car ils sont constitutionnellement incapables de s’immiscer dans les affaires ordinaires.

Seuls les disciples peuvent vivre dans le monde jusqu'à ce qu'ils atteignent un certain degré d'initiation. »
(Collected Writings 6, p.247)







3) CONTRASTER LES MÉTHODES D'ENSEIGNEMENT

Plusieurs chercheurs ont déjà fait remarquer qu’en ce qui concerne la méthode d’enseignement utilisée par Alice Bailey, elle se caractérise par une déclaration constante avec peu ou pas de preuves qui la soutiennent.

Et c'est pourquoi Alice Cleather, qui était une élève de Blavatsky, écrivit à ce sujet en 1929 :

« "Réduire". Qu'est-ce que tout cela signifie? Simplement les prétentions incontrôlées (et invérifiables) de Mme Bailey, pour la validité desquelles elle affirme l'autorité "non contrôlée" (et non vérifiable) de son "Tibétain". »
(Theosophical Notes Special Paper, Sept. 1963, p. 14)

Et Victor Endersby a noté que :

« Il y a un abîme monumental entre la manière dont Alice Bailey présente son enseignement et comme le fait Blavatsky. L'exposé de Blavatsky est accompagné de nombreuses preuves, qui n'apparaissent pas dans le travail de Bailey et dont la structure d'enseignement repose principalement sur ses propres déclarations.

Mais une chose est sûre: quels que soient les instructeurs d'Alice Bailey, il ne s'agissait pas des mêmes instructeurs de Blavatsky, ce qui est démontré par l'énorme différence entre les deux enseignements. »
(Theosophical Notes Special Paper, Sept. 1963, p. 40)

Et en 1882, Morya écrivit :

« Un sentiment de dépendance constante à l’égard d’une divinité qu’il considère comme la seule source de pouvoir fait que l’homme perde toute confiance en soi pour l’activité et l’initiative.

Ayant inventé un "Père céleste", il devient comme un garçon et ainsi il reste dans sa vieillesse, attendant d’être guidé par la main divine jusque dans les plus petits événements de sa vie.

Les fondateurs [16] ils n'ont prié aucune divinité lorsqu'ils ont fondé la Société Théosophique, et ils n'ont pas demandé leur aide depuis lors.

Quels sont les vrais péchés de l'homme ?

Le plus grand est leur besoin de dépendre d'un Dieu, puisque cette attitude n'est pas une piété digne, mais une faiblesse indolente et égoïste. Et même si la vanité murmure autrement, écoutez simplement votre bon sens. »
(Les lettres des maîtres de sagesse, Première série, p.107)

Bien que les "pécheurs" mentionnés par Morya fussent des hindous du XIX siècle, Alice Bailey, son Tibétain et ses disciples partagent la même attitude engendrant avec leur enseignement le désir indolent et égoïste que Sanat Kumara, Christ et les Maîtres purifier l'humanité du karma sans que les humains aient à faire l'effort nécessaire.





CONCLUSION

Ceci n’a été que quelques-uns des sujets (à peine touchés) qui devraient être étudiés de près par ceux qui veulent comprendre pourquoi la théosophie et la pseudo-théosophie sont si différentes. Mais malgré sa brièveté, les sujets mentionnés sont suffisamment illustratifs pour démontrer que les guides d'Alice Bailey n'ont rien à voir avec les maîtres de Blavatsky. Et cela montre qu'Alice Bailey a menti dans ses affirmations.






NOTES
  1. Blavatsky Collected Writings, vol 11, p.49
  2. On peut le trouver dans n'importe lequel des livres de Bailey.
  3. La Clé de la Théosophie, p.70
  4. Voir Blavatsky Collected Writings, vol. 14 et La Doctrine Secrète
  5. Voir Doctrine du Bhagavad Gita , Concord Grove Press, chap. 3
  6. Blavatsky Collected Writings, vol. 9, p.69
  7. La Doctrine Secrète, TUP, vol. 1, p.17
  8. Blavatsky Collected Writings, vol. 12, p.492
  9. La Clé de la Théosophie, p.73
  10. Initiation humaine et solaire et Lettres sur la méditation
  11. Lettres des maîtres de sagesse, Première série, TPH, 1948, p.34
  12. Blavatsky Collected Writings, vol. 2, p.503
  13. En témoignage de son livre La Réapparition du Christ, 1948.
  14. Voir L'Externalisation de la Hiérarchie
  15. Les Lettres Mahatma dans l'ordre chronologique, TPH, 1993, p.474.
  16. HP Blavatsky, WQ Judge et HS Olcott












3 commentaires:

  1. HP Blavatsky redoutable dans son travail
    dénirger A. Bailey n'est pas digne apporter des arguments c'est un travail. presque a dire qu'elle est une "imposture" alors que son travail est excellent c'est un travail comme un autre qui donne une voie. Cela fait parti autant de la vie.

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    1. Vous devez étudier plus profondément parce que dans ces deux autres articles je démontre que 80% de ce qu’a écrit Alice Bailey est faux :

      https://translate.google.com/translate?sl=en&tl=fr&u=https%3A%2F%2Fesoteric-guide.blogspot.com%2F2017%2F12%2Fdifferences-between-esoteric-teachings.html

      https://translate.google.com/translate?sl=es&tl=fr&u=http%3A%2F%2Fesoterismo-guia.blogspot.com%2F2017%2F02%2Falice-bailey-critica-embustera-mentirosa.html

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  2. Article très intéressant. Merci pour ce point de vue critique et argumenté. Je pense pour ma part qu'il n'y pas qu'une seule vérité, énoncée pour toujours, par une unique personne, en un temps donné. Chaque auteur fait la synthèse des sources auxquelles il fait confiance et produit son propre travail.
    Blavatsky a divulgué des connaissances extraordinaires à partir de sa culture personnelle, ses études, la conscience de son époque, son inspiration personnelle et peut-être des êtres supérieurs avec lesquels elle était en contact. Un Leonard de Vinci, un Beethoven, un Socrate, un Galilée ou un Paracelse ne font pas autre chose. Ils ont tous contribué à faire évoluer le conscience de l'humanité malgré leur attachement aux divers dogmes qui prévalaient à leur époque et dans leur contrée particulière. Chacun est très différent des autres, et celui qui chercherait à rendre l'enseignement de l'un parfaitement compatible avec celui d'un autre serait bien embarrassé. L'enseignement diffusé par A. Bailey est effectivement très différent sous de nombreux aspects de celui de Madame Blavatsky, mais il est indéniablement d'une inspiration élevée. L'immense influence de A.Bailey dans le monde de l'ésotérisme moderne démontre qu'elle possède une crédibilité équivalente à celle de Mme. Blavatsky pour beaucoup de chercheurs spirituels. Je pense qu'il faut savoir trouver l'inspiration partout où elle se trouve, sans perdre pour autant son indépendance d'esprit. A. Bailey bien qu'elle s’intéressa très tôt aux sciences ésotériques resta fidèle toute sa vie à l'éducation chrétienne qui avait doté sa personnalité de hautes qualités morales. Peut-être a t-elle été abusée par ses croyances en un Dieu personnelle, mais peut-être aussi que Mme. Blavatsky, à cause de son caractère vindicatif, a donné un tour acerbe et exagérément critique à la Tradition dont elle délivrait un enseignement renouvelé pour notre époque.
    Nous sommes sur la Terre, et il n'y pas plus de Vérité absolue, sans tache, dans les enseignements occultes que dans aucune des religions révélées qui le prétendent. Découvrons les parcelles de vérité partout où elles se trouvent, même dans l'erreur et le mensonge s'il le faut, et nous ne craindrons plus aucune imposture.

    Bien à vous

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