Un disciple qui
est un vrai disciple doit tenir des comptes avec lui-même. Un disciple ne peut
pas être déterminé, comprendre qu’il est fondamentalement une âme en action
dans le monde, une âme qui doit essayer de se perfectionner dans le monde. Il
ne peut pas avoir cette vision s’il n’est pas exigeant avec lui-même.
Donc il doit
nécessairement tenir des comtes avec lui-même. Ce qui ne veut pas dire qu’il
doit devenir insupportable vis-à-vis de lui-même, comme un patron odieux ou
comme une mère abusive.
Il doit savoir
aménager les temps de travail et les temps de repos. Les temps de tolérance et
les temps où il doit se forcer absolument coûte que coûte à faire la chose.
En comprendre
son véhicule qu’est son corps physique, comprendre ses cellules, comprendre les
mécanismes de la psychologie pour savoir se façonner et se prendre en main,
comme il prendrait en main quelqu'un qui est à l’extérieur de lui, c’est-à-dire
comme il prendrait en main son enfant.
Donc il faut
commencer par se dissocier un petit peu de soi et prendre en main a sa
personnalité comme si l’on prendrait en main à un être extérieur. Et opérer
depuis l’âme la transformation de la personnalité.
Et c’est ça ce
qui permet à l’individu de savoir véritablement ce qu’il est, car l’individu
qui ne sait pas faire cette dissociation, qui ne sait pas depuis son âme
contempler la personnalité et l’obliger à faire ceci ou la retenir de faire
cela. Eh bien, cet être-là est complètement investi par la personnalité à ce
moment et il subit la personnalité. Et ainsi il ne peut pas être disciple, il
est simplement un homme parmi les autres hommes.
Or il ne faut
pas être un homme de la Terre. On peut être dans le monde, mais il faut être un
homme d’esprit dans ce monde. Et façonner le monde selon notre esprit. Ce qui
est complètement différent.
L’IMPORTANCE DE L’OBSERVATION
Et à partir de
ce moment-là, le disciple va, non pas déclencher des forces combatives qui se
retourneront contre lui-même, mais il va plutôt déclencher une observation, et
ça c’est complètement différent.
Il ne s’agit
donc pas pour le disciple de se critiquer, de s’accuser, de se bloquer, de se
refouler, il lui faut devenir observateur de vous-même, et noter exactement
comme un arbitre note pendant un match, les points que font chaque
équipe : là il y a un zéro, là il y a eu un, et puis là il y a eu un et là
il y a eu zéro.
Et puis au bout
d’un cycle, d’un certain cycle (on peut prendre des cycles longs de par exemple
3 semaines ou de 45 jours), à partir de ces cycles-là on va donc établir un
compte.
Voyons durant
tous ces jours-ci, ce que l’on a fait de négatif, ce que l’on a fait de
positif, ce que l’on a accompli comme progrès. Et observons l’énergie en jeu.
Et sitôt que
vis-à-vis de vous-mêmes vous êtes un observateur, vous allez en même temps
puiser la force de retenir la personnalité lorsqu’elle vous induira dans des
comportements négatifs, ou l’obliger à faire des choses lorsqu’elle n’a pas
envie parce que ce n’est pas du tout son désir.
Et cette
capacité d’être un observateur peut s’acquérir facilement. Mais pour être un
observateur, il faut déjà avoir renoncé à la vie traditionnelle. Donc il faut
déjà avoir choisi quelque part de devenir, même de façon petite, un disciple.
Parce qu’il n’y a que cela qui va déclencher le phénomène de l’observation.
C’est-à-dire
que chaque fois que l’on va agir, il va falloir se souvenir que l’on observe et
par exemple se dire :
« Tiens, voilà que je tombe dans l’émotion négative de la
jalousie. Comment cela se peut que je sois précipité dans cette
jalousie ? »
Et vous
constatez que ne pouvez pas vous en sortit même si vous vous forcez à vous en
sortir, que vous ne pouvez pas arrêter cette jalousie même si vous vous forcez
à l’arrêter. Par contre vous pouvez l’observer, et ça c’est tout à fait
faisable. Quel que soit le degré de votre jalousie, ou le degré de votre
douleur, ou le degré de votre colère, vous pouvez observer cette émotion négative.
De quelle manière ?
Tout simplement
en vous asseyant et en allant profondément dans le phénomène.
Vous êtes en
colère. Eh bien alors asseyez-vous au lieu de jeter des assiettes, des bols,
des cendriers, etc. Vous vous asseyez, vous fermez les yeux et vous rentrez
profondément dans la colère qu’il y a en vous jusqu’au bout de vos cheveux.
Vous êtes une
colère incarnée, et en vivifiant profondément cette colère, vous allez épuiser
l’énergie de cette colère. Et en épuisant l’énergie de la colère, eh bien vous
vous libérez de cette colère.
Et si vous
faites authentiquement cet exercice, si vous le faites sincèrement, vous allez
vous apercevoir que pour plus d’une semaine vous n’allez plus avoir de la
colère, même si cela est votre tempérament, vous n’aurez plus de colère.
Pourquoi ?
Tout simplement
parce que vous aurez épuisé l’énergie de la colère, cette énergie qui était en
vous.
Pour comprendre
ce phénomène, il faut aussi observer vos énergies qui se trouvent dans le ciel
de votre naissance, donc dans votre carte astrologique.
Lorsqu’un
individu est capable de colère de façon presque maladive, puisque c’est son
caractère, eh bien il faut savoir que cela est donné par quelque chose et non
pas comme une fatalité, mais parce que cela a été fondamentalement établi dans
l’individu. Cela peut être dû à une erreur commise dans d’autres vies, ou d’une
vibration qui l’empêche de savoir vivre harmonieusement.
Donc cette
vibration qui est en vous et qui fait partie de vous, lorsqu’elle est mal
vécue, vécue négativement, et qu’elle se déclenche en tant que malaise ou en
tant que colère, si vous la laissez en vous de façon inconsciente se
développer.
C’est-à-dire
que si vous, qui êtes la conscience, n’établissez pas une pleine reconnaissance
de ce phénomène. Eh bien, c’est comme si vous acceptiez dans votre cave à tous
les rats du quartier, et dans votre grenier à tous les pigeons et à tous les
oiseaux du quartier.
Et vous qui
êtes dans la maison, vous allez vous dire :
« Mais quand je mets à la cave des provisions et que je
descends les chercher, eh bien il n’y a plus rien, elles sont dévorées. Et
quand je monte au grenier y mettre mes anciens vêtements, eh bien quand je
monte ils sont aussi ravagés. Je n’arrive pas à faire la loi chez
moi ! »
Et pourquoi ?
Eh bien, parce que l’homme ne monte jamais au
grenier et ne descend jamais voir dans sa cave. Il croit qu’il pourra faire la
loi dans toute sa maison sans descendre à la cave et sans monter au grenier, en
restant simplement sur le seuil, à la fenêtre, en regardant la vie des autres
qui défilent et qui passent.
Et il
critique :
« Hé, t’as vu celui-ci, et tu as vu
celui-là ? »
Pendant qu’à la
cave et au grenier il y a des sérieux dégâts.
Or le phénomène
de l’observation, c’est justement descendre dans la cave, et ne pas s’étonner
de ce que les provisions sont mangées. Il faut aller avec la lanterne et il
faut regarder dans les coins. Tiens, là je l’ai vu, c’est un rat. Et il faut
monter au grenier, et ne pas s’étonner de ce que les habits sont abimés. Il
faut voir que les oiseux ont tout envahi et qu’ils font des nids avec n’importe
quoi.
Et il faut
commencer à nettoyer, et ce nettoyage, il ne s’opère pas avec un gros bâton. On
ne chasse pas les rats à coup de bâton. Et on ne le chasse pas non plus en mettant
des pièges. C’est ce que font les gens qui se refoulent. Des gens qui
s’obligent par esprit d’ascèse.
Non, on ne
procède pas ainsi. Mais par contre on nettoie la cave et le grenier en
apportant la lumière parce que les rats n’aiment pas la lumière. Et les oiseaux
qui viennent dormir dans le grenier, eh bien s’ils voient que le grenier est
illuminé alors ils iront dormir ailleurs.
En apportant la
lumière dans les profondeurs, on se débarrasse de tous les parasites
automatiquement. Pas besoin d’inventer des stratèges, donc pas besoin
d’inventer des ascèses, pas besoin d’inventer de combines, de techniques x ou
y. Il suffit simplement d’apporter la lumière.
COMMENT DONC FAIRE POUR ENTRER LA LUMIÈRE JUSQUE DANS CES
PARTIES BASSES ?
La première
réaction qu’il faut avoir, c’est comme je l’ai dit, tout d’abord la réaction de
l’observation. Parce que pour savoir qu’il y a des rats dans la cave, il faut
d’abord savoir que vous possédez une cave en dessous de votre maison. Et
simplement ça la plupart des gens l’ignorent complètement.
C’est ce que font les gens qui vivent à moitié endormis, pas suffisamment
conscients, qui ne font que passer dans la vie, qui subissent la vie avec
grande souffrance, mais qui cependant ne réfléchissent pas au pourquoi de leurs
problèmes, au pourquoi de leurs épreuves.
Et alors les rats envahissent la maison où ils vivent, les rats viennent
jusque sous le lit, dans les armoires, dans le frigidaire. Peu leur importe
l’homme qui est là, ce qui compte pour les rats c’est de manger. Et c’est ainsi
que les hommes sont complètement accablés par leurs problèmes et dépassés par
leurs douleurs parce qu’ils ne sont pas les maîtres de leur maison.
Mais être le maître chez soi implique aussi d’être un bon constructeur et
savoir ce que l’on a bâti.
Qu’est-ce que l’homme a bâti ?
En tant que bon architecte, l’homme a bâti des fondations, et dans ces
fondations les quatre éléments se rencontrent : l’eau, la terre, le feu et
l’air. Mais ces quatre éléments se transforment en deux, les deux polarités
s’accouplent et forment deux colonnes et c’est à l’intérieur de ces deux
colonnes, sur la surface, que l’homme va aménager sa maison, son appartement.
C’est là qu’il va vivre. Et ensuite, petit à petit, mais de manière
inconsciente il va commencer à tracer les plans pour son grenier.
Et qu’est-ce que le grenier ?
Eh bien, le grenier étant un triangle, le grenier est son esprit. Sa
personnalité est donc l’appartement et sa matière est la cave.
Lorsque l’on connaît donc la constitution occulte de l’homme, eh bien,
l’homme sait qu’il doit commencer par diriger ce qui est la fondation de son
édifice, donc par aménager sa cave. Et ce sont justement les émotions, toutes
les émotions. Et c’est à ce niveau-là que les parasites interviennent lorsque
les émotions sont négatives.
Donc un individu qui veut établir une correcte relation et qui veut
véritablement s’ouvrir à la vie, doit avant tout précipiter dans cette cave les
énergies de la conscience. Et c’est cela être un observateur. C’est justement
ne pas vivre de manière somnolente les choses de la vie et les subir. C’est
précipiter dans tous les événements et dans tous les moments une conscience
accrue.
Et cette conscience accrue ne peut être obtenue que si l’homme est un
observateur. C’est-à-dire que si au moment où vous éprouvez une émotion, si
vous allez dans l’émotion comme vous y allez usuellement, vous ne connaîtrez
pas l’émotion, vous subirez uniquement l’émotion.
Et l’homme est ainsi vécu par de nombreuses émotions, par des tas et des
tas d’énergies qui s’amusent à travers lui. Mais si au contraire l’homme
renverse le courant et si au moment où il éprouve une émotion, qu’elle soit
négative ou positive, cela n’a pas d’importance d’ailleurs, mais si au moment
de ce sentiment, l’homme devient un observateur, cela ne veut pas dire qu’il
devient un être froid qui ne sentira plus rien, ni le chaud ni le froid.
Non
Pas du tout, il ressentira tout intensément encore plus fort parce qu’il va
investir sa conscience. Mais il n’est plus donc un jouet, il devient celui qui
joue, ce qui est complètement différent. Et lorsque c’est un sentiment de joie,
c’est un jeu positif, et lorsque c’est un sentiment de peine, c’est un jeu
négatif, mais le jeu sera au moins joué complètement avec la totale
participation de la conscience. Et c’est ça ce qui compte.
C’est cet Absolu qui compte, même si vous vivez quelque chose de négatif,
il faut que cela soit complètement observé et complètement vécu. Sinon vous
n’arriverez pas à vous rendre compte que cela est négatif, vu que le sentiment
ne fera que passer, et vous l’enterrerez au fin fond de votre inconscient
jusqu’à ce qu’un beau jour, eh bien, cela ressort et cela ne fait encore que
passer et on l’enterre de nouveau jusqu’à ce que finalement les choses
ressortent depuis le fond et l’on est un jour complètement débordé au point que
vous ne pouvez plus respirer.
Donc il faut faire face, il faut regarder la vie en face, les problèmes en
face, les émotions en face, il faut être
authentique avec soi-même, et par exemple se dire :
« Eh bien oui, c’est vrai, je suis
un affreux jaloux, eh bien qu’importe parce que cette jalousie je vais
l’assumer et au moment où je sens ma jalousie, je vais la vivre complètement et
l’observer et la comprendre. »
Vous n’allez pas faire de reproches à l’autre car c’est cela ce que font
les gens quand ils vivent leur jalousie sans l’observer, quand l’émotion ne
fait que passer, c’est de tout de suite reprocher à l’autre, d’accuser à
l’autre, de mettre tout sur l’autre et ne rien régler avec soi-même.
Donc même si l’autre a réellement tort, a réellement fauté, la vision de la
chose ne dépend encore et toujours que de soi. Donc ne vous acharnez pas sur
l’autre. Quelqu’un vous a fait mal, vous ne dites rien si ce n’est
peut-être :
« Eh bien, tu sais, tu m’as fait de
la peine. »
Mais rien de plus et on observe le travail de l’émotion, le travail de la
culpabilité, le travail de l’infériorité, le travail de tous les défauts, et on
entre profondément en eux et on les suit jusque dans leurs repères, jusqu’au
fond de la cave pour voir où ils ont fait leur nid, pour voir où ils engendrent
encore des petits.
Et à ce moment-là, au moment où la descente est consommée, au moment donc
où l’énergie n’est plus il faut envoyer la lumière.
Au moment donc où vous descendez profondément dans votre colère par
exemple, et que vous avez vécu pendant dix, quinze minutes profondément cette
colère, violemment cette colère au fond de vous, vous allez trouver un petit
espace où il y aura un décrochage, et ce
décrochage c’est l’endroit où l’âme peut précipiter les énergies d’évolution.
Et il faut à ce moment-là investir tout votre mental et votre visualisation
pour précipiter la lumière et dire :
« Eh bien, toi la graine de la
jalousie, la graine de la colère, je te dissous, je n’ai rien contre toi, je
n’entame pas de bataille contre toi, mais je te dissous. Amen. »
Et vous verrez qu’en faisant plusieurs fois cette chose et en suivant
plusieurs fois ce procédé, alors tous vos défauts peuvent disparaître.
(Maître Pastor, conférence 27.05.88)
le contexte esoterique est complexe; mais imaginatif et plein de significations.j ai aime.
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