Lorsqu’on lui a
demandé à Maître Pastor :
Qu’est-ce que la vérité ? Qu’est-ce que la justice ? Et à la lumière de la vérité et de la
justice, l’usage de la force et de la violence est-il justifié ?
Il a répondu
ceci :
Qu’est-ce que la vérité ?
La vérité c’est la réalité
Et qu’est-ce que la réalité ?
C’est ce que
vous ignorez, car pour admettre la réalité, pour connaître la réalité, il faut
atteindre un certain plan de conscience. La vérité est toujours la quête de
tous les gens qui ont une certaine envergure, un certain déploiement des concepts
intellectuels.
C’est ainsi
qu’en philosophie, sans admettre une part ésotérique, la quête de la vérité, la
quête primordiale est : quel est le sens du monde, quel est le sens de la
vie.
Pour eux,
s’interroger à propos du sens du monde, du sens de la vie, c’est rechercher la
vérité. Or, s’interroger à propos du sens du monde et de la vie, c’est
s’interroger à propos de la réalité, mais on ne peut arriver, aboutir à la
connaissance du sens du monde que si l’on se développe suffisamment pour pouvoir
admettre la réalité du monde.
Qu’est-ce que la réalité du monde ?
Pour chacun, la
réalité du monde change selon son degré initiatique. Pour un tel la réalité du
monde est que le monde est violent, que le monde ne vaut rien, que le monde est
désespérant, que les hommes ne valent rien, qu’ils sont méchants, très
violents, etc.
Pour un autre,
d’un autre tempérament, le monde va être une béatitude où tout le monde est
gentil, où de temps en temps on nous tape un peu sur les doigts, mais
finalement on est optimiste.
Pour un autre
individu, la réalité du monde va être l’argent, la conquête du pouvoir,
l’exercice de l’ambition.
Donc comme vous
voyez, cela passe toujours par la capacité d’entendement, par la capacité de
vision de l’individu.
Mais en tant qu’essence,
la vérité c’est simplement la réalité. Et c’est pour quoi à un niveau
spirituel, on ne peut pas discuter sur la vérité. Il y a simplement à
l’intégrer, à se révéler à la réalité, et ainsi la vérité entre en nous.
Vérité, réalité c’est comme l’amour et la sagesse, on peut tourner autour du
pot en découvrant mille et un mots pour exprimer une seule et même substance.
L’homme ne peut
découvrir de lui-même le sens de quelque chose, parce que le fait même de sa
quête indique qu’il est encore dans sa limite. Donc ne cherchez pas la vérité,
instruisez-vous à propos de la réalité, et essayez chaque jour davantage, de
vivre en rapport, de plus en plus proche avec la réalité.
Qu’est-ce que la réalité ?
C’est ce que
vous a dit Jésus :
Le royaume,
c’est la réalité. Vous êtes éternels, c’est la réalité. Aimez-vous les uns les
autres, c’est la réalité. Ce que tu fais au plus petit d’entre mes enfants
c’est à moi que tu le fais aussi, c’est la réalité. Toutes ces lois-là, sont
les représentations de la réalité.
Qu’est-ce que la justice ?
Sur le plan
terrestre, la justice est un système qui permet, par actions légales, de
pouvoir châtier ou de pouvoir récompenser une action. Par contre la justice en
termes cosmiques c’est la pureté, c’est la clarté, et donc c’est encore la
réalité.
La justice
n’est pas exercée par Dieu, par les Maîtres ou par la Hiérarchie. La justice en
tant que telle n’existe pas, il y a tout simplement une pureté.
Lorsque l’homme
au cours de son évolution rencontre la pureté. Eh bien, comme la pureté est un
miroir, l’homme prend conscience de toutes ses limites, de toutes ses
infortunes, de tous ses malheurs, de tous ses vices. Ça, c’est la justice, mais
ce n’est qu’un miroir, et le miroir ne peut être justice que s’il est pureté. Il
ne donne aucun verdict, il est simplement là et quand l’homme regarde, il se
voit, il se découvre tel qu’il est, et il se châtie lui-même.
Aucune loi ne
châtie l’homme. C’est le miroir, qui, en envoyant la perfection, envoie ce que
vous, vous appelez la justice, et qui n’est qu’une force de rédemption pour
pouvoir anoblir et développer à l’homme.
Lorsque cette
force de rédemption arrive sur la terre, l’homme croit que c’est le temps du
châtiment, parce que selon le nombre de ses vices et de ses limites, il va
rencontrer les épreuves correspondantes, et selon l’entêtement, cela peut avoir
l’apparence du malheur, alors que ce n’est qu’un moment d’initiation.
Mais plus
concrètement, tous ces concepts-là (justice, vérité, etc.) sont des concepts
qui ont une résonance aussi intellectuelle qui s’applique aussi dans un domaine
social.
Comme je l’ai
dit tout à l’heure, toutes les lois cosmiques ont une manifestation en tant que
loi sociale. Donc, quelque part, ces lois-là sont quand même une réalité. Mais
lorsque l’on veut aller au fond de cette réalité, il faut se détacher de leur
sens terrestre pour n’aborder que leur sens cosmique.
La justice
c’est un bien grand mot, une bien belle énergie, elle s’établit maintenant,
vous êtes en train de la vivre. Et vous me demandez ce qu’elle est ?
Eh bien,
regardez le monde et regardez la justice s’établir.
Et vous allez
sûrement me dire :
« Comment peut-on constater la justice, alors qu’il y a
tant d’horreurs, et justement tant d’injustices apparentes ? »
Mais n’oubliez
pas que la justice est un miroir.
À l’heure
actuelle, l’homme se regarde en train d’agir, il prend conscience de ses vices,
de ses limites. La société se révèle en tant que telle, l’homme se révèle en
tant que tel. Celui qui avait un fond d’assassin, assassine, parce que c’est
l’heure de la révélation, et quand c’est l’heure de la révélation, comme le dit
l’apocalypse, ce n’est pas seulement l’heure où Dieu vient donner son
enseignement, c’est aussi l’heure, pour l’homme de prendre conscience de ce qu’il
est, et selon ce qu’il découvrira sur lui, il pourra comprendre l’enseignement.
En ce moment de
grand bilan, toutes les noirceurs remontent l’intérieur des hommes et se
manifestent sur la surface de la planète pour que les hommes en prennent
conscience. Et je sais que c’est désagréable et très douloureux. Mais s’il y
avait une énergie qui dissimule les problèmes, qui dissimule les vices, alors
il n’y aurait pas d’évolution.
Il se trouve
que, pendant un certain temps, l’énergie travaille à édifier un certain
système, une certaine philosophie, une certaine civilisation, puis un jour,
l’initiateur arrive avec son miroir de justice. Il met au grand jour tous les
problèmes, tous les vices de la machine, et tous ces vices explosent.
Celui qui fait
partie de la machine croit au grand cahot. Mais en réalité c’est la
clarification de la situation. Et lorsque l’on se trouve à l’intérieur de cette
clarification, il ne semble pas que cela soit pour un grand bien. Cependant il
ne faut jamais juger quand on est au milieu de l’action. Attendez de voir les
choses depuis l’extérieur.
De plus,
l’homme a toujours l’habitude de croire que le pire va être pour demain. De
génération en génération, les hommes se passent la manie comme si c’était une
hérédité :
« Demain ce sera pire, cela va de plus en plus mal,
grand-papa avait une vie meilleure. »
Mais n’oublions
pas que grand-papa a vécu la guerre de 14-18, et lui-même disait :
« Au temps de mon grand-père c’était mieux. »
Et n’oublions
pas non plus que ce fameux arrière arrière grand-père a vécu aussi certaines
révolutions, certaines d’autres guerres, et qu’à son époque il y avait la
peste, il y avait la syphilis, il y avait la famine, que l’on détroussait les
femmes pour un rien, que l’on égorgeait les gens pour quatre sous.
À l’heure
actuelle, la vie va au contraire vers un meilleur état, mais avant que cette
meilleure condition n’arrive véritablement, il faut, de fond en comble,
analyser le système, qu’il révèle chacun de ses vices pour pouvoir les enlever.
Donc n’ayez pas
peur, et au lieu d’avoir l’idée de la survie, préparez-vous à la perfection. Ne
travaillez pas pour la survie, travaillez pour la perfection, et quoiqu’il se
passe, n’ayez pas peur.
(Conférence du 06.12.86)
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