Quand on lui a commenté à Maître Pastor :
Nous sommes ici un petit groupe devant vous, quels conseils pouvez-vous nous
donner pour essayer de trouver un peu d’équilibre. Quels conseils pour le séminaire
de quatre jours où on va être ensemble ?
Il a répondu
ceci :
Il n’y a pas trente-six façons de
créer une union, il faut que vous vous positionniez en cercle, et que vous
méditiez.
Lorsque vous
méditez en cercle, il y a un mélange de vos auras qui fusionnent en une seule
aura. Et ainsi il y a provisoirement constitution d’un égrégore qui n’aura pas
de longévité dans la mesure où, ensuite, vous êtes tous préoccupés par des
sujets différents.
Lorsqu’un
groupe veut constituer une unité, il faut rallier toutes les parties en une
synthèse, et ça c’est la méditation.
Si vous voulez
que ce séjour se passe de manière bénéfique, avec des intuitions formidables,
avec des petits moments d’esprit, avec des perceptions différentes, une
attitude de l’âme supérieure, concentrez-vous en cercle, tenez-vous par les
mains, (pour ceux qui n’ont jamais médité, peu importe, laissez-vous aller) et
vous répétez soit une prière qui convient à tout le monde, soit le mantra
« Aum » au moins trois fois.
Ensuite, vous
visualisez le soleil qui se pose exactement au sommet de la pyramide que vous
constituez. Et vous méditez, en demandant que chacun soit uni l’un à l’autre,
que tout se passe bien, que la lumière vous soit donnée, qu’une compréhension
nouvelle vous soit donnée, que la fraternité s’établisse entre vous.
Puis vous
brisez la chaîne.
Vous pouvez
faire ceci tous les matins, le temps de votre séjour. Une fois suffira dans la
mesure où vraiment vous le faites avec conviction et amour.
Maintenant, la
communion qu’il peut y avoir entre vous ne dépend que de votre capacité à aimer
et à écouter l’autre. Je ne peux rien créer sur vous pour que ce séminaire se
passe bien. Chacun est responsable. Chacun doit savoir écouter et donner un peu
d’amour à l’autre. Chacun doit savoir aussi quitter ses grosses chaussures de
principes qui font tant de bruit quand on arrive dans une pièce, et qui font
tant de mal.
L’homme traîne
des tas d’idées reçues et de principes qui l’emprisonnent et finalement à force
d’être emprisonné, il finit par, non pas se rejeter lui-même, mais par rejeter
les autres. Et au lieu d’être libre, il devient esclave et solitaire et il
vient demander à Dieu :
« Pourquoi est-ce que je ne trouve pas de mari, pourquoi
est-ce que je ne trouve pas de femme et pourquoi ceci et pourquoi
cela ? »
Arrêtez de
penser de la sorte. La vie se prend à pleine main. Personne n’est là à
distiller un peu de bonheur par ci, un petit peu de joie par là.
Tu veux être riche, alors prends la richesse.
Agis !
Tu es dans le
monde de l’action, puisque tu l’as voulu, alors prends l’action, ne subis plus
l’action des autres. Les principes doivent partir de vos esprits. N’ayez aucune
honte les uns vis-à-vis des autres.
Parlez même de
vos problèmes, que cela ne soit pas seulement un séminaire où vous apprenez,
mais aussi un séminaire où vous vous découvrez vous-même. Livrez-vous les uns
aux autres, sans honte et sans peur d’être jugés.
Vous qui allez
recevoir la confession de l’autre, ne jugez pas, ne catégorisez pas, essayez de
soutenir, de faire aller la personne plus loin dans la compréhension pour
qu’elle se détache, se libère d’un stress, d’un problème finalement inutile.
Échangez-vous
en tant qu’êtres humains, échangez l’humanité qui est en vous. Et par contre,
ne soyez pas des cerveaux remplis des connaissances, des principes ou des
complexes, en train de se confronter.
Comment voulez-vous que les échanges se passent ?
Chacun arrive
avec sa doctrine et avec ses principes :
« Voyons s’il y a quelqu’un qui me ressemble, si
quelqu’un pense comme moi. Parce que j’ai raison. »
L’homme cherche
tout de suite son semblable, et ainsi il constitue très vite un clan.
Dans les
familles humaines il y a très vite constitution de clans par goûts et idées qui
peuvent représenter ainsi une force, et quand un individu arrive, il se trouve
submergé par la force des autres.
Ce qui crée les
problèmes relationnels, c’est cette force de clan que les hommes forment entre
eux. Alors, il n’y a plus de liberté de vivre, il n’y a plus de liberté
d’échanger avec l’autre, il n’y a plus moyen d’être soi-même. Parce qu’il faut
être comme le reste du clan est, Du moins si l’on veut appartenir, si l’on veut
vivre, si l’on veut échanger, entendre et être entendu, avoir un rapport avec
eux.
Tant que
l’homme participera à cette idée de clan, le monde lui-même sera divisé. Mais
par contre le jour où tous les hommes seront capables de faire la paix entre
eux, avec le communiste, le capitaliste, le marginal, le drogué, n’importe qui,
le jour où l’homme fera cette synthèse, la guerre ne pourra plus exister.
Donc, entre
vous, pour ce séminaire, jetez les armes.
Que sont les armes ?
Ce sont vos
idées reçues, vos principes, vos fantasmes, exercer une personnalité et montrer
que l’on sait ceci, que l’on sait cela.
Qu’est-ce que ça peut faire ce que vous savez ?
Vous êtes venus
pour échanger, donc échangez, si vous voulez parler, alors que ce soit dans une
idée de donner et non pas d’asseoir votre personne.
Soyez un peu
comme des enfants dans un jardin, pendant ces quelques jours. Sans honte,
dévoilez-vous, mais sachez à qui vous dévoiler aussi. Le jeu ne devient pas
véritablement bon et permet à la personne de se développer, que si elle a en
face d’elle, quelqu’un qui comme elle, a l’intention d’en faire autant.
Donc, entre
vous tous, pour qu’il y ait la communion et la joie, il faut qu’il y ait de
l’authenticité, de la sincérité, de l’ouverture. Faites ce que vous voulez,
fumez, buvez, peu importe, embrassez-vous, mais que cela soit fait avec
responsabilité. Responsabilité.
Assumez votre
acte. Ne soyez pas vécus par l’acte.
Vivez-le !
C’est à partir
du moment où chacun est authentique vis-à-vis de lui-même, qu’il arrive à se
maîtriser, à se diriger. Par contre c’est quand il n’est pas authentique, qu’il
se voile la face, qu’il se dit :
« J’ai envie, je ne devrais pas, mais je le fais quand
même. »
Et c’est à ce
moment-là qu’il a honte, qu’il se cache, qu’il se culpabilise. Alors, à ce
moment-là, il devient esclave.
Par contre,
lorsque vous assumez la chose, vous pouvez en même temps la maîtriser.
Mais qu’est-ce que cela veut dire assumer la chose ?
Cela veut dire
se regarder en face, sans penser avoir honte ou avoir de fierté. Après, c’est à
vous de choisir si vous voulez vous arranger ou rester tel quel. Et s’assumer,
ne veut pas dire que vous allez devenir bons, mais qu’au moins vous serez
équilibrés.
Même si vous
faites quelque chose de mal, au moins vous le ferez avec équilibre et pas comme
des faux jetons, qui ensuite se créent des tas de complexes et de culpabilités
qui encrassent votre subconscient et votre inconscient, et qui créent par là
même des problèmes aux autres.
Et c’est
pourquoi (et bien que nous n’aimions pas cela) mais si vous voulez être
méchants, soyez méchants, mais soyez conscients que vous êtes véritablement
méchants. Et alors le fait de prendre conscience que vous êtes méchants, cela va
vous permettre de dire :
« Mais si je changeais ? »
Et le fait
d’assumer va être un tremplin d’élévation. Mais même que vous choisissiez de
changer ou pas, faites ce que vous faites sans vous cacher vis-à-vis de
vous-même. Soyez authentiques.
Je vous
souhaite d’effectuer en vous toutes les transformations qui vous permettront
d’être véritablement disciples, d’avoir conscience de votre esprit comme on me
le demandait tout à l’heure.
(Conférence du 11.09.86)
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