Avis : j'ai écrit dans d'autres langues de nombreux articles intéressants que vous
pouvez lire traduits en français dans ces liens:
Partie 1 et Partie 2.


COMMENT COMPRENDRE L’AGRESSIVITÉ QU'IL Y A DANS LE MONDE ?




Sur ce thème, maître Pastor a répondu ce qui suit :


Cette question repose sur le plan psychologique, il ne faut pas s’attendre à que la réponse ait quelque chose de très philosophique, car c’est purement psychologique.

Pourquoi ?

Parce qu’à moins que l’individu n’ait su contrôler sa psychologie, il ne pourra pas être la lumière de l’âme, et c’est pour cela qu’il est dit que l’objet principal de tous les travaux, même des travaux spirituels, est et reste  les attributs de la personnalité d’abord.

Alors comment ne pas ressentir l’agressivité du monde, tel que vous me le demandez ?

D’abord, pourquoi la ressentir, pourquoi un individu se sent-il attaqué par le monde ?

Si l’individu sait reconnaître ce qui va créer en lui la faille qui va lui faire sentir cette attaque, alors il va immédiatement connaître le remède afin de ne plus se sentir attaqué.

Le monde est tel qu’il est, les hommes sont ce qu’ils sont. Donc, ce qui est à changer, c’est votre conception à propos du monde, puisque le monde dans sa masse ne peut pas changer du jour au lendemain afin que les êtres fragiles ne se sentent plus attaqués.

Et quand je dis cela, il ne faut pas croire qu’il faut se bâtir une philosophie qui serait irréelle par rapport à la réalité du monde. Le fait de ne pas se sentir agressé, ne veut pas dire que vous allez vous imaginer un monde où tout est beau et où tout est parfait, où tous les hommes sont frères, et ne pas vouloir accepter que l’horreur existe aussi.

C’est une force supérieure à laquelle il faut croire, et je ne me réfère pas ici de Dieu, mais je parle de la force de la connaissance, de la sagesse, du contrôle, la force qui est en vous en fait.

Lorsque quelqu’un se sent attaqué, c’est qu’il a en lui tout un processus, toute une mécanique qui l’implique à se sentir attaqué.

Quelle est cette mécanique ?

Le premier justement de ce symptôme est de se sentir en infériorité par rapport au monde, donc l’individu va se sentir dominé par le monde, et c’est pour cela qu’il se sent agressé, parce qu’il sent la domination des forces d’autrui sur lui. Alors, plutôt que de vivre sa vie, plutôt que de vivre le monde qu’il a le droit de vivre à sa manière, l’individu subit le monde des autres qui le vivent à leurs manières et qui lui imposent à l’individu.

Le monde n’a pas en lui-même de nature. C’est-à-dire que le monde que vous connaissez, le monde des hommes, le monde social, le monde des structures, ce monde-là n’a pas de nature, n’a pas de réalité en lui-même. Ce sont les hommes qui composent cette structure qui lui donnent une réalité à ce monde. Mais une réalité qui n’est valable que dans la mesure où les hommes entretiennent entre eux ce code, code qui n’a pas plus de vie que la volonté que mettent les individus à le perpétuer.

Vous êtes tous à vous plaindre du monde, à le trouver vilain ou cruel, méchant, etc. Alors que la nature ne vous a été donnée que comme un simple décor, et c’est à vous d’y jouer la pièce que vous voulez dans ce décor.


Qui crée la pièce ?

Certains se disent, c’est la fatalité, d’autres disent, c’est Dieu, etc. Alors que ce sont les hommes qui bâtissent la pièce qu’ils sont en train de jouer. Donc, il faut changer le jeu d’acteur que vous entretenez les uns avec les autres.


Qu’est-ce que la société ?

La société n’est rien qu’une sorte de concorde que les hommes entretiennent entre eux.


Qu’est-ce que le principe de l’argent ?

L’argent en lui-même n’a aucune valeur, vous ne naissez pas avec la notion de l’argent. On vous l’apprend, on la perpétue en vous l’enseignant, parce que les hommes ont ce code entre eux, qui détermine d’après eux une certaine valeur, une certaine possibilité d’action, une certaine possibilité de grandeur, de pouvoir dans ce monde.

Mais quel pouvoir, quelle grandeur ?


Juste le pouvoir que les hommes ont imaginé.


Alors est-ce qu’un pauvre doit accuser Dieu de sa pauvreté ?

Eh bien non, parce que Dieu, les maîtres, la hiérarchie, n’ont pas inventé l’argent.

Ce sont les hommes, et si les humains veulent aller vers de plus en plus de bonheur et de liberté, ils doivent apprendre à se dépouiller de tout cet acquis illusoire, et qui les poussent à refuser à Dieu (c’est le nom que j’emploie pour vous le faire comprendre). Beaucoup d’hommes refusent Dieu parce qu’ils croient que Dieu est une irréalité par rapport à la réalité sociale.

Le phénomène est bien connu que lorsqu’un individu rêve pendant la nuit, il croit que le seul monde qui existe c’est celui qui est dans son rêve. Or, à un moment donné le réveil sonne et l’individu s’éveille à une autre réalité. Alors que pendant qu’il rêvait, il était convaincu que la seule réalité qui pouvait exister, s’était celle qu’il était en train de vivre dans son rêve, mais lorsqu’il se réveille une autre réalité l’attend et c’est celle du monde physique.

Eh bien, pour que je puisse vous faire comprendre ce qu’est le monde de la fraternité, le monde de la lumière et de l’amour, il faut qu’un réveil sonne quelque part en vous. Parce que je pourrais vous parler de l’au-delà, vous parler du paradis, vous parler de Dieu, des anges, etc. Mais pour vous cela n’aura pas plus de réalité que si j’essayais de parler à l’oreille de celui qui est en train de rêver pendant son sommeil. Il ne m’entendrait pas, il ne me comprendrait pas, ou pire encore, il assimilerait mes paroles parce que les ayant entendues, et il les façonnerait à sa manière pour les inclure dans son rêve.

Les hommes, bien qu’ils soient physiquement éveillés, ils sont en train de rêver, parce qu’ils ont justement des ignorances et des voiles à propos d’une certaine façon de vivre, de penser, de se comporter.

Or comment vivre la réalité alors qu’il est en train de rêver ?


La réalité divine même dont je lui en parlerais serait à son tour déformée dans rêve, par lui, par sa conscience qui est prisonnière du rêve.

Et c’est ce qui se passe lorsque les Maîtres, les guides, donnent des paroles de sagesse aux hommes. Maïs les paroles de ces instructeurs ne sont pas entendues telles qu’elles sont dites, même si l’individu semble avoir tout son esprit. Les paroles du Maître sont assimilées et traduites par l’esprit de celui qui entend, façonnées par la couleur de son rêve, intégrées à son rêve, et c’est pour cela que les religions existent.


Est-ce que les religions ne sont-elles pas pour vous une énigme ?

Comment est-ce qu’un Dieu parfait et des maîtres parfaits n’ont pu donner naissance qu’à des religions qui finalement deviennent fratricides et ne servent pas à l’évolution humaine dans un sens d’universalité, puisqu’elles se dogmatisent avec le temps ?

Alors qu’est-ce qui fait qu’une parole pure et juste soit devenue un dogme ?


La faute n’est pas à la parole, la faute est à celui qui entend, mais qu’il est en train de rêver, parce qu’alors il assimile et il intègre cette parole réelle dans son monde de rêve et en faisant cela il déforme cette parole.

Prenez la parole de Jésus, il a prononcé peu de paroles, parce qu’il suffisait de parler juste, et parler juste ce n’est pas parler beaucoup. Mais regardez tout ce qui a été fait autour de sa parole : des églises ont été bâties, des croisades sont parties pour des terres lointaines, il y a eu l’inquisition, les dogmes, les excommunications, etc., etc. Et tout cela parce que les hommes rêvent.

Mais qu’est-ce que je veux dire par là ?


Les hommes n’ont pas eu encore ce réveil intérieur, parce que toute leur bonne volonté est absente. L’homme de bonne volonté, même s’il ne croit pas en Dieu, même s’il ne prie pas, du moment qu’il a en lui de la bonne volonté à aider, de la bonne volonté à être chaque jour de plus en plus parfait, de la bonne volonté à aimer. Eh bien, toutes ces prédispositions sont autant de sonneries qui vont faire sortir l’individu de son rêve pour le faire entrer dans la réalité cosmique.


Alors quel est le rapport avec le sentiment d’être agressé ?

Vous pourrez très vite conclure vous-mêmes, c’est quand l’individu rêve le même rêve que les autres.

Et de quoi rêvent les autres ?


Ils rêvent de la négativité, et c’est pour cela qu’ils créent la guerre, qu’ils créent le mal, les insultes, les pensées destructives, les humiliations, les coups. Et celui qui rêve comme eux rêvent, cette personne croit que ce rêve est la réalité. Et lorsqu’il reçoit un coup, il se dit : j’ai été battu. Et quand une insulte lui a été envoyée, il dit : j’ai été humilié.

Il ne se rend pas compte qu’en fait, les autres sont en train, les yeux fermés, de se battre les uns les autres, et qu’il devrait avoir les yeux ouverts pour vivre au-dessus de ce rêve. Et c’est pour cela vois-tu que les sages ne se vexent jamais et ne se mettent jamais en colère, pas de la vôtre en tout cas, car eux ils se sentent pas être insultés parce qu’ils sont hors de cet état de rêve.

Alors comment surmonter cet état de rêve ?


C’est très simple, il faut simplement savoir ce que l’on veut, et vous avez peut-être pu expérimenter cela quand vous dormez. Dans votre rêve, si vous êtes suffisamment alertes, vous pouvez même contrôler votre rêve et en être conscient que vous êtes en train de rêver. Cela a dû sans doute de vous arriver à certains d’entre vous de prendre conscience que vous étiez en train de rêver, et pourtant vous continuez à participer à votre rêve, mais vous contrôliez l’action.

Eh bien, par rapport à la vie, c’est exactement pareil. Un individu qui veut, non pas fuir le monde, mais qui veut être dans la réalité du monde, doit justement être hors du monde.

Et c’est pour cela que Jésus vous a dit :

« Allez dans le monde, mais ne soyez pas du monde. »

Parce que si à un moment donné vous appartenez au monde, alors vous entrez dans le cycle infernal du rêve, et c’est l’attachement à la terre qui commence, et en même temps toute votre éducation qui doit recommencer.

Alors comment ne plus se sentir agressé ?


Lorsque quelqu’un vient vers vous et qu’il vous veut du mal en paroles, en gestes ou en pensées, il faut que vous le considériez à lui, et non pas ce qu’il va dire de vous. Et pour comprendre la raison de ceci, je ne veux pas que vous vous fâchiez à cause de ce que je vais dire, mais je veux que vous connaissiez exactement le mécanisme.

C’est l’égocentrisme qui est à la base de ce problème. L’individu vit trop sur lui-même et pour lui-même. Non pas que cela soit un défaut, non pas que cela soit de l’égoïsme, c’est simplement à cause de la nature de l’esprit à un certain moment et pendant un certain degré d’évolution.

C’est comme l’enfant, lorsqu’il est petit, il est égocentrique, puis devenant adulte, il l’est moins. Et ça c’est pour les mesures terrestres. Mais lorsque l’on se place après sur des évaluations cosmiques, par rapport à l’âme, on s’aperçoit qu’il existe encore de l’égocentrisme dans l’individu.

Alors si l’individu est encore un peu trop égocentrique, et je vous le dis c’est quelque chose de très répandue, l’humanité entière est comme cela, donc vous n’êtes pas en faute. Mais si l’individu vit trop pour et par lui-même, alors quoi qu’ils fassent les autres personnes va devenir pour lui un objet de tristesse ou un objet de joie, alors que le seul bonheur c’est dans la neutralité par rapport à ces stimulations extérieures.

Parce qu’éprouver de la joie à cause de ce qu’un individu vous fait, veut dire que vous serez susceptibles d’éprouver aussi de la tristesse. Ce qui ne veut pas dire que vous devez tous devenir indifférents. Absolument pas. Mais vous comprendrez ma parole lorsque vous sentirez en vous-même ce qui se passe en vous lorsque par exemple vous saurez apprécier un compliment dans sa juste mesure, au lieu que cela soit vécu comme un couronnement, comme une grande satisfaction de votre personnalité, ou que cela vous fasse rougir.

Lorsque vous aurez une attitude simple, alors la tristesse ne pourra même plus venir sur vous, parce que la joie et la tristesse sont les mêmes énergies. Ce qui fait que l’individu expérimente le positif et le négatif, c’est parce que sa pensée se met dans la partie et qu’elle juge que dans un cas il faut ressentir de la tristesse, et que dans un autre cas il faut ressentir de la joie. C’est la pensée qui détermine le sentiment, parce que c’est la pensée qui ordonne et indique ce qui doit être vécu par votre personnalité.

Mettez-vous dans une situation inverse, soyez un enfant élevé en toute simplicité et naïveté dans un monde où on ne vous aurait dit que de bonnes et belles choses, et qu’on vous envoie ensuite dans le monde. Vous n’avez aucune idée de ce qu’est l’humiliation ou l’insulte.

Et dans ce cas, même si un individu que vous rencontrez dans la rue vous traite de tous les noms. Étant donné que vous ne connaissez pas ce qu’est l’insulte, puisque cela n’a pas été programmé dans votre esprit étant donné que vous n’avez entendu que de belles choses auparavant. Alors malgré ses insultes, l’enfant que vous êtes va sourire et va croire à la fraternité de l’autre, parce que ses interprétations se situent au niveau de la pensée.

Je le dis souvent, pour être heureux, pour être libre, pour être dégagé des souillures du monde, il faut avoir une pensée pure, une pensée juste. Ce qui ne veut pas dire que l’insulte ne sera plus une insulte. Il ne faut pas devenir d’un seul coup des gens ébahis et niais qui rient pour n’importe quoi. Il ne faut pas aller dans l’autre extrémité. Mais en vivant pleinement pour la réalité, la réalité supérieure, en vivant dans le calme et l’équilibre, alors l’insulte ne vous touchera plus, l’agression des autres ne vous touchera plus, parce que sitôt que votre pensée devient pure, l’équilibre se crée en vous.


Pourquoi les gens sont-ils déséquilibrés ?

Pourquoi est-ce que cette chose que l’on peut considérer comme une maladie existe-t-il ?


Parce que justement l’individu ne sait plus à quoi se référer pour entretenir l’équilibre en lui, parce que c’est une chose dont on ne lui a jamais parlé. Je suis sûr que si vous vous demandez profondément :

Qu’est-ce que l’équilibre ?

Vous ne trouverez aucune réponse. Par contre si je vous demande de réfléchir sur ce qu’est la joie ou la tristesse, qui sont les extrêmes de cet équilibre, là oui vous allez pouvoir me répondre, parce que ces émotions vous les avez senties, vous les avez expérimentées, mais le juste milieu, ce neutre, personne ne le connaît, parce que cette chose ne fait pas partie des enseignements de ce monde.

C’est un problème de civilisation.

Cette civilisation n’est pas encore suffisamment réveillée, suffisamment soucieuse de la réalité, soucieuse des choses justes pour que l’équilibre, avant tout, soit enseigné aux enfants. On leur enseigne plutôt le déséquilibre. Ouvrez vos romans, et on raconte des passions, des drames, des passions qui mènent jusqu’au meurtre ou jusqu’au suicide. Regardez la télévision et les films ne racontent aussi que des passions qui souvent mènent aux extrêmes.

Rien n’est fait pour l’équilibre, et pourtant tout le monde court vers son médecin pour se faire soigner. Tout le monde va voir le petit conseilleur du coin, que ce soit le cousin ou la tante ou le voisin.

Autrefois, tout le monde allait se confesser, tout le monde a besoin de se décharger et de trouver un guide. L’humanité engendre son propre mal, parce qu’elle n’a pas encore compris que l’humain est quelque chose de précieux et qu’il faut, comme une plante, couver chaque créature et la faire grandir avec des tuteurs. Mais au lieu de cela, l’humanité se comporte très mal. Les hommes se comportent mal les uns envers les autres.

Regardez ce qu’on vous apprend dans les écoles : à être les plus compétents, à gagner de l’argent, à avoir un métier performant. Et si vous avez le malheur à ne pas avoir l’intelligence suffisante pour comprendre ce qui est enseigné, alors on vous apprend à accepter votre statut de pauvre, votre statut de dégénéré. On ne vous apprend pas à être des gens équilibrés et épanouis, parce que cette société justement n’a que faire de l’humain.

Les gens se comportent entre eux comme s’il s’agissait de s’exploiter les uns avec les autres, de dominer les autres, et tant qu’un homme voudra dominer l’autre, eh bien forcément il y aura des déséquilibres, parce que comment être en paix avec vous-même, si vous pensez que vous êtes inférieur, et si vous pensez que le monde est affreux, si vous pensez que le monde vous domine et vous maltraite ?

C’est impossible !

Même pour ceux qui se réfugieraient dans la foi (et ici ce serait une foi aveugle) cela ne les aiderait pas. Et c’est pourquoi il faut avant tout chercher l’équilibre. C’est ce que je dis toujours. Je n’engage pas forcément les gens à aller vers Dieu, ou vers la foi, ou vers la lumière. Je ne suis pas un prêcheur qui veut forcer les brebis à retrouver le troupeau de Dieu. Absolument pas.

Je veux tout simplement vous permettre d’être des gens libres et épanouis, et par cette liberté vous irez vous-mêmes à la lumière sans que personne ne vienne vous chercher, parce que ce sera naturel. La foi doit être quelque chose de naturel. La foi ne doit pas être quelque chose d’artificiel, comme lorsqu’elle est vécue comme un refuge, ou comme lorsqu’elle est stimulée par la sensation de la culpabilité. No. Ça ce n’est pas une foi saine, mais un trouble de la personnalité.


Donc, comment créer cet équilibre ?

J’en ai déjà parlé longuement, mais je vous le précise encore une fois pour que ce soit bien compris, il faut que vous contempliez le monde comme étant le jeu obscur et maladroit de millions d’enfants désemparés et aveugles. Lorsque vous aurez compris que les hommes sont en train de jouer à ce jeu stupide, mais que pour eux c’est leur seule réalité, qu’ils ne croient en rien d’autre. Alors vous serez hors de ce jeu de massacre, et même si un d’entre eux vient vous faire du mal, vous ne le ressentirez pas comme une domination de leur force sur vous. Vous sentirez la douleur, mais vous ne serez pas envahis ni déséquilibrés par elle.

Vous sentirez la douleur parce que vous êtes un être humain, parce que vous ne vivez pas dans les nuages, avec Dieu pour refuge, mais vous ne serez pas atteints et vous pourrez ainsi retrouver le repos, la délivrance, le soulagement, alors que cela est impossible pour celui qui subit le monde. Je voudrais que cette notion soit claire dans les esprits de chacun.

Dans le monde, les hommes vivent leurs réalités, celles qu’ils se sont créés avec les siècles. Et puisque ces réalités sont des codes qu’ils entretiennent entre eux, personne ne vous demande de participer à leurs codes. Si par exemple, en bas de chez vous il y a des individus qui se mettent à boire jusqu’à en devenir saouls, et que vous savez qu’être saoul n’est pas bon.

Qui peut vous obliger à rejoindre cette troupe ?


Personne, si ce n’est votre volonté ou votre faiblesse, même si c’est un peuple entier qui se comporte comme cela, même si c’est le monde entier qui se comporte de la sorte. Aucune loi ne vous oblige à les rejoindre. Par contre il y a l’effet de la majorité qui pousse les gens à jouer ce jeu morbide.

Si c’est la majorité, alors c’est forcément la normalité, se disent-ils.

Mais le nombre ne révèle pas ce qui est réel, et dans le cas des choses cosmiques ce serait plutôt le contraire sur la terre. Si les hommes en masse exercent la débauche.

Est-ce pour cela que vous allez trouver la débauche normale ?

No

Pour la débauche, vous avez l’esprit clair, vous savez que cela n’est pas à exercer même si des millions d’hommes sont en train de le faire. Alors pour les autres choses, comme c’est le cas pour le sentiment d’agression, le sentiment d’humiliation, etc. Pour ces autres choses vous devez avoir le même réflexe.

Parce qu’il s’agit en fait de la même attitude. Le fait que vous souffriez, ne va jamais retirer l’insulte de la bouche de l’autre. Le fait que vous vous mettiez à pleurer ne va jamais le changer.

Donc, pourquoi prendre sur vous une souffrance qui ne va rien changer au monde ?

Avec l’énergie de ces souffrances inutiles, nous pourrions changer le monde si vous nous les donniez, mais vous préférez pleurer, souffrir et vous plaindre inutilement. Si vous voulez que plus jamais un homme soit capable d’insulter à une autre personne, et qu’ainsi l’insulte disparaisse de la terre, il ne faut pas que vous vous mettiez à souffrir de son insulte. Il faut au contraire que vous fassiez sortir de vous tout l’équilibre que vous devez avoir et que vous essayez d’enseigner à celui qui vous a insultés, que sa parole est mauvaise, que sa parole est néfaste, et qu’il se fait du mal à lui-même parce que cela révèle un individu ayant des problèmes.

Donc, toutes ces choses qui encombrent le monde, qui l’empêche d’être heureux, il ne faut pas les vivre, il faut au contraire leur faire face et essayer de les changer, sinon comment accuser le monde de ce qu’il est, si vous ne faites pas l’effort de changer le monde.

Donc je vous le dis, d’un homme qui fait du mal, de cet homme ne pensez rien, ne lui envoyez aucune pensée, essayez de l’instruire. Prenez-le tel qu’il est comme un humain qui est encore plongé dans le rêve et essayez de le réveiller.

C’est dans le pouvoir des hommes de s’aider les uns les autres, de s’améliorer les uns les autres. Mais pour que cet échange ait lieu, il faut que chacun se sente le pouvoir d’instruire et d’aider l’autre, au lieu de seulement subir le fait que l’autre ne vit finalement que pour lui-même.

Parce que quelqu’un qui par exemple a l’habitude d’agresser, cet individu n’est pas une personne normale, il a un problème, vous le comprenez bien. Donc, pourquoi souffrir d’un problème qui n’appartient qu’à lui. Ayez l’esprit clair, la connaissance, gardez votre calme et votre lucidité, et essayez de trouver ce qui l’empêche d’être un homme cordial. Il faut que vous ayez ce souci entre vous.

Alors, n’allez pas dès demain vous installer sur la place publique en grand prêcheur de la vérité et vouloir changer tous les défauts des gens en qualités. Cela ne va pas marcher, parce qu’il faut d’abord trouver en vous-même l’équilibre, parce que si vous essayez d’aller changer les autres, alors que vous-mêmes seriez par exemple encore capable des choses que vous reprochez aux autres. Eh bien ainsi cela ne va pas fonctionner.

Pourquoi ?

Non pas parce que sur un plan de la morale, vous ne serez pas digne. Absolument pas. Mais c’est tout simplement sur le plan des énergies et du témoignage que cela ne fonctionnera pas.

Les hommes sont très friands de preuves, et c’est pourquoi si vous lui dites à quelqu’un :

« Tu es trop coléreux, cela vient de tel problème, pense à autre chose et tu ne seras plus coléreux. »


Mais si puis, deux minutes après vous manifestez de la colère, alors cet individu va mettre en doute votre technique et il va vous dire :

« Tu me vends un pain qui ne me nourrira pas. Regarde-toi, tu as encore de la colère. »


Donc, quoi que vous vouliez enseigner, il faut que vous soyez vous-même le témoignage, pour que cela donne de la force aux gens d’appliquer ce que vous lui dites, parce que leur foi, pour l’instant, ne s’établit que sur la preuve. Si vous parlez du bonheur et du bien-être, il faut que vous soyez la preuve du bonheur et le bien-être, sinon tout le monde fuira votre technique en se disant :

« Finalement il vaut mieux que je prenne les conseils de l’autre qui me dit d’aller en boîte de nuit, qui me dit d’aller aux bars, qui me dit d’aller dans les discothèques, parce que je le vois chaque lundi matin dans les couloirs du travail, et il est rayonnant avec un grand sourire et il siffle. Tandis que l’autre, ce dévot, a la mine toujours pâle, toujours triste. »


Donc, il faut avoir souci du témoignage que vous rendez.

Mais sur un plan plus simpliste, pour que la chose soit accessible à tout le monde sans que cela devienne un service, ayez tout simplement conscience que les autres sont en train d’exercer des irréalités. Être méchant c’est être irréel, parce que tout le monde sait que la seule réalité du cosmos c’est la bonté, c’est l’abondance, c’est la chaleur, c’est l’amour, et les hommes qui vivent dans le contraire manifestent la méchanceté, l’aigreur, etc. Donc, ne vivez plus dans ce pôle contraire et qui est négatif, vivez dans le pôle positif qui est la réalité divine.


Pourquoi le monde, pour l’instant, vit-il le côté négatif de la création ?

Non pas parce que c’est la chose que Dieu lui aurait imposée à l’homme. Absolument pas. Mais c’est parce que l’homme ne manifeste pas de bonne volonté. Il est comme constamment assailli par les mauvaises volontés, et dès qu’en lui, son cœur malgré tout pur, essaie de lui parler des bonnes volontés, il l’étouffe parce qu’il se dit :

« Mais non, parce que si je suis gentil alors je vais passer pour un imbécile, parce qu’on sait très bien que bonté ne paie pas. Et puis j’ai déjà fait du bien, mais on m’a jamais fait du bien à moi, au contraire les gens que j’ai aidés sont venus me faire des problèmes. Et à telle personne j’ai donné et on ne m’a jamais rendu la même faveur. Dieu lui-même ne se soucie pas de moi, puisque je suis malade et j’ai des problèmes d’argent, etc., etc. »


Donc, même quand la bonté de l’homme parle, l’homme l’étouffe parce qu’il considère que ce n’est pas la réalité de ce monde, que la réalité de ce monde c’est d’être le plus fort, de ne pas se laisser duper, de dominer les autres. Et ainsi les hommes entrent dans un cercle infernal dont ils n’en sortent plus.

Et en vous disant ceci, je ne veux pas dire que vous devez aller dans le monde comme des petits anges ou comme des agneaux fragiles parce que seule la bonté habite votre cœur. Mais non, ce n’est pas dans ce sens que vous devez aller dans le monde. La bonté et la lumière doivent habiter votre cœur, mais l’intelligence doit guider votre langue et vos gestes.

Faites du bien à tous ceux qui en ont besoin, mais soyez conscients que le bien que vous faites est un bien gratuit, et ainsi vous ne serez pas étonnés de ne rien recevoir. Ayez conscience que le bien physique, matériel, ne vous reviendra pas nécessairement en retour, et surtout pas de la part des gens que vous aidez. Ce qui ne veut pas dire que le bien ne vous reviendra jamais, en retour. Il vous reviendra mais sous bien d’autres formes.

Par exemple, demain vous allez aider votre voisine à faire le ménage et les commissions parce qu’elle est malade. La plupart des réactions mentales humaines vont être de penser qu’elle vous doit une bonne action, et ainsi, dès que vous vous trouverez vous-même malade, vous allez espérer que votre voisine vienne vous aider. Et tragédie si elle ne vient pas.

Mais Dieu a fait à chaque humain libre. Vous avez exercé votre liberté en allant l’aider, mais votre voisine a aussi exercé sa liberté en ne vous aidant pas.

Alors de qui attendre le retour ?


Eh bien, vous devez l’attendre à tout instant et de nulle part, en fait. Vous devez être en prédisposition à recevoir le bien. Vous ne devez pas penser comment, de qui, et sous quelle forme, vous allez le recevoir. Parce que l’action que vous avez eue envers votre voisine et qui ne se trouve pas manifestée en retour lorsque vous en avez besoin, de toute manière a été comptabilisée par les anges du karma. Et ils peuvent considérer que pour vous, il sera plus capital de vous aider dans dix ans lorsque vous aurez une plus grande maladie, ou pour faire une démarche importante, etc.

Ils vont juger plus important de garder cette provision positive en quelque sorte, pour plus tard puisqu’ils connaissent votre destin, plutôt que de la dépenser maintenant parce que le rhume vous retient chez vous.

Les formes du bien sont innombrables et imprévisibles, et l’homme qui vit dans la réalité sait les reconnaître, et il remercie chaque jour, même s’il n’a rien reçu, parce qu’il sait qu’un jour immanquablement il recevra énormément.



Pour revenir au problème initial, l’agression, vous indiquer comment sortir de ce climat implique immanquablement que je vous parle aussi d’un comportement spirituel. Et étant donné que maintenons l’aspect psychologique a été dépassé, que la notion d’équilibre a été relevée, vous devez entrer dans les notions de spiritualité, parce que pour ensuite trouver des raisons de maintenir cet équilibre, il vous faut connaître les éléments qui mènent le monde spirituel.

Parce que demain vous pouvez être de très bonne volonté et vous dire :

« Bon, je remonte mes manches car il faut changer le monde, je prends mon courage à deux mains, je ne dis plus rien à ceux qui m’insultent, je souris à ceux qui me frappent, je ne dis plus rien si on me vole, car je sais que la vie  me le rendra. »


Mais tout cet équilibre est fragile parce qu’il est simplement élevé par la force de votre conviction mentale, et le mental n’est qu’un fétu de paille. Un jour vous croyez à quelque chose, mais le lendemain vous n’y croyez plus, et pour vous le prouver, observez vos opinions comme elles changent d’un moment à l’autre, d’une année à l’autre. Donc, immanquablement un jour vous penserez que cette théorie ne vaut rien.

Alors,

Qu’est-ce qui va édifier votre conviction mentale en une foi spirituelle ?


C’est justement la connaissance des principes mêmes de la spiritualité. Et ainsi vous trouverez un justificatif pour chacune de vos actions, chacune de vos pensées. Il faut vous nourrir autant de connaissances que de foi et de lumière. Une foi sans la connaissance ne va pas bien loin, même si elle a commencé par la pureté du cœur.

Il faut étayer et rendre digne, en quelque sorte, cette foi, pour qu’elle devienne une lumière de l’esprit, et pas simplement une dilatation du cœur. Les exaltations religieuses ne durent pas, parce qu’elles sont soumises, comme vos émotions au mental, et le mental si un jour il décide que ces choses ne valent plus rien et qu’il entre en crise parce que vous aurez été éprouvés sur plusieurs plans, alors votre foi va tomber.

Tandis que si vous avez la connaissance juste des principes cosmiques, des réalités cosmiques, alors rien ne pourra vous ébranler.

L’homme de connaissance est pour nous aussi cher que l’homme de la foi, parce qu’une foi sans connaissance ne tient pas, et en même temps la connaissance sans la foi, manque un petit peu d’amour. Il ne faut jamais négliger les deux pôles qui vous habitent.


Qu’êtes-vous ?


Lorsque vous vivez, vous vous rendez compte que vous pensez et que vous éprouvez des sentiments, des émotions. Donc que vous êtes un cœur et un esprit au même temps. Et développer l’un sans développer l’autre, c’est être une moitié et pas un entier.

Et c’est pour cela que les religions sont toutes en train de mourir, parce qu’elles ne sont pas des entiers, donc elles ne sont pas universelles. À l’heure actuelle tout le monde attend la religion universelle, le messie universel, c’est un mot à la mode, c’est presque devenu un slogan : l’universalité.

Parce que justement les hommes ont compris que n’être que religieux, ce n’est pas entrer dans le bonheur, puisque toute la vie physique, toute la vie mentale, toute la vie psychologique, restaient des problèmes. Et ils ont compris aussi qu’un individu terrestre occupé uniquement à la connaissance de la terre, de la science, de la psychologie, de la médecine, etc. Cela ne menait pas non plus à une finalité, puisque tout ce qui est science, maintenant bute à un certain plan, comme s’ils étaient allés au bout de la matière. Un peu comme ces peuples d’autrefois qui n’osaient pas s’engager trop sur l’océan, parce qu’ils croyaient que la terre était plate et qu’à un moment donné la terre finissait et qu’ils allaient tomber dans le vide s’ils allaient trop loin sur la mer.

Eh bien, l’homme de la même manière avec sa connaissance matérialiste n’ose pas aller dans l’au-delà. Donc il faut faire maintenant une synthèse des deux, et c’est l’universalité qui vous est promise. Mais développez-la aussi en vous, comme des individus d’avant-garde. N’attendez pas qu’elle arrive, soyez maintenant, développez le cœur et l’esprit, ayez la connaissance, ayez l’amour, ayez la foi et la sagesse.

Parce que comment appliquer votre amour, si vous n’avez pas la sagesse ?


Ce sera un amour tous azimuts qui va flamber tous les environs et qui finira par faire plus de mal que de bien. Donc l’amour doit être donné avec sagesse, et d’autant plus qu’il se donne avec sagesse, il sera un amour vrai et profond, et non pas une simple satisfaction personnelle et le jeu des miroirs qui recommence.

Lorsque vous faites du bien à quelqu’un, observez-vous. Votre pensée est à ce moment-là comme un miroir dans lequel vous vous contemplez et si vous agissez bien, vous vous trouvez beau, et si vous agissez mal, vous vous trouvez laid. Mais agir avec sagesse c’est détruire ce miroir de la pensée contrôlée par les extrêmes dont je parlais tout à l’heure.

La pensée qui n’est plus que neutralité, qui donc ne vit que par votre équilibre, cette pensée-là ne fait pas miroir, elle fait canal. Canal de l’énergie christique, canal pour être un serviteur, canal pour aider encore plus, canal pour aimer encore plus, canal qui va vous permettre de vous développer encore plus.

Une pensée pure, et j’insiste toujours là-dessous, est une pensée qui ne pense plus, c’est une pensée qui ne se juge plus, c’est une pensée qui ne se regarde plus vers elle-même. C’est une pensée qui est semblable à celle de Dieu, et qui par sa ressemblance, permet à Dieu de s’exprimer sur la terre.

Si les hommes veulent devenir des canaux, c’est-à-dire des serviteurs sur un plan énergétique comme sur un plan tout simple de l’inspiration par exemple, alors ces personnes doivent avoir le souci d’être des pensées pures, au lieu d’être dans la joie et la tristesse et être sans cesse balancées dans l’un ou dans l’autre plateau de la balance comme des girouettes. Non. Être un canal c’est être fixe.

Donc, ceux qui veulent devenir des serviteurs doivent cultiver cet équilibre, cette centralisation dont je parle, et ainsi toutes leurs pensées sont sous leur contrôle. Et avoir une pensée sous le contrôle, c’est justement et en même temps sortir de la domination qu’exercent le monde et son irréalité sur vous.

Donc, en étant, ou en voulant devenir serviteur, immanquablement vous marchez vers la perfection, parce que le souci même d’être un canal chaque jour plus performant, chaque jour plus parfait, pour aider davantage et soulager davantage, va vous impliquer à contrôler votre pensée, à acquérir de la sagesse, à dilater votre cœur pour aimer, et alors ne serait-ce que par amour pour les autres vous allez devenir semblables à Dieu.

Et c’est pour cela qu’il existe une voie que l’on appelle la voie de la dévotion et du service. Cette voie a été faite par les hommes, parce qu’ils ont compris que pour ceux qui avaient cette attitude intérieure de vouloir servir coûte que coûte pour aider les autres, pour soulager les autres, ils ont compris que là  se trouvait au même temps une porte pour aller vers Dieu.

Et c’est ce que je vous propose, c’est de ne pas vivre le service comme un service, mais vivez toutes les choses du monde comme un service, et ainsi vous serez des hommes et des femmes comblés et complets.

Que votre but ne soit pas simplement d’aller soulager votre voisin, mais que ce soit d’aller le soulager, d’acquérir de la connaissance, de devenir parfait, de contrôler votre pensée etc. Et ainsi vous développerez votre totalité et vous n’aurez pas à revenir sur la terre pour développer un petit morceau, et puis une prochaine incarnation pour développer un autre petit morceau, etc., etc.

Prenez-vous en main comme une totalité, et développez la totalité que vous formez.


(Conférence du 21.10.85)











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