Avis : j'ai écrit dans d'autres langues de nombreux articles intéressants que vous
pouvez lire traduits en français dans ces liens:
Partie 1 et Partie 2.


ANALYSE DU LIVRE "INITIATION HUMAINE ET SOLAIRE" D’ALICE BAILEY


Alice Cleather fut l'une des disciples les plus remarquables de Blavatsky, et sur ce livre, elle a écrit ce qui suit :
 
 
Je note qu'il a été publié pour la première fois en 1922, un an avant la publication des Lettres Mahatma, dont Mme Bailey fait plusieurs citations dans son livre Le Feu Cosmique, publié en 1925.
 
Elle l'a dédié « Avec Révérence et Gratitude à Maître Kuthumi », l'idée étant évidemment de suggérer que le contenu a été obtenu, sinon directement du Maître, du moins grâce à ses enseignements.
 
Mais ça c’est faux et certainement lui n'a pas été la source des idées de Mme Bailey ou le «Tibétain», et ceci doit être évident à partir des parallèles suivants :
 
 
Alice Bailey a écrit :
 
« L'intérêt pour l'initiation se répand de plus en plus dans le public. Avant que beaucoup de siècles ne s'écoulent, les anciens mystères seront rétablis et il existera dans l'Église. l'Église future, dont le noyau est déjà en formation, un groupe intérieur dans lequel la première initiation deviendra exotérique ; nous voulons dire par là que la réception de la première initiation sera, avant longtemps, la cérémonie la plus sacrée de l'Église, célébrée exotériquement, comme l'un des mystères donnés à certaines périodes déterminées, et suivie par ceux qui seront prêts. Elle fera également partie du rituel des Maçons. Durant cette cérémonie, ceux qui seront prêts pour la première initiation seront publiquement admis dans la Loge par l'un de ses membres, autorisé à agir ainsi par le grand Hiérophante lui-même. »
(Initiation Humaine et Solaire, 1922, p.9)
 
 
Mais par contre, Maître Kuthumi a écrit :
 
« Je signalerai la cause principale de près des deux tiers des maux qui affligent à l'humanité depuis que cette cause est devenue une puissance, et c'est la religion sous toutes ces formes et dans toutes les nations. C'est la caste sacerdotale, le sacerdoce et les Églises. C'est dans ces illusions que l'homme considère comme sacrées, qu'il doit chercher la source de cette multitude de maux qui est la grande malédiction de l'humanité et qui accable tant aux humains. L'ignorance a créé les dieux et la ruse a profité de l'occasion. C'est l'imposture sacerdotale qui a rendu ces dieux si terribles pour l'homme. C'est la croyance religieuse qui a fait des deux tiers de l'humanité, les esclaves d'une poignée de ceux qui les trompent sous le faux prétexte de les sauver. »
(Lettres Mahatma, p.57)
 
 
Il semblerait bien que Mme Bailey ait trop hâtivement pris en vain le nom du Maître, et sûrement elle a dû se sentir quelque peu déconcertée (tout comme Mme Besant et M. Leadbeater) sur les véritables opinions qu’a Maître Kuthumi sur «Dieu» et «l'Église».
 
Mais gardant à l'esprit le conseil "de l'audace, de l'audace, et encore de l'audace", elle a publié son livre Un Traité sur le Feu Cosmique en 1925, citant librement les Lettres Mahatma et parsemant dans ses pages de notes contenant de nombreuses références à La Doctrine Secrète, mais qui dans la plupart des cas ne confirment pas ses affirmations, sino au contraire ; et comme tout lecteur peut le constater en les investiguant.
 
 
Qui est ce « grand Hiérophante » dont elle parle ?
 
Peut-il, par hasard, avoir un lien avec le « Directeur suprême de l'évolution sur ce monde » de M. Leadbeater ?
 
 
Son livre Initiation regorge (tout comme son livre Le Feu Cosmique ) des affirmations habituelles non étayées et typiques et communes aux mensonges de Besant et Leadbeater, comme par exemple : ses descriptions sur les initiations, leur nombre (1er à 6e, etc.), le Logos Planétaire avec une pleine description de son travail, le Seigneur du Monde, le Maître Jésus qui « est le point focal de l'énergie qui circule à travers les diverses Églises chrétiennes, et qui habite actuellement dans un corps syrien et est plutôt d’une figure martiale, un disciplinaire et un homme de règle et de volonté de fer. Il est grand et maigre avec un visage plutôt long et mince, des cheveux noirs, un teint pâle et des yeux bleus perçants » (p.56).
 
Celle-ci ce n'est pas non plus la seule description détaillée, car les Maîtres Kuthumi et Morya, et bien d'autres, sont également traités, et le caractère de leur travail entièrement décrit. Une partie du travail du Maître, nous apprend-on, consiste à « préparer le monde à la venue de l'Instructeur du Monde ».
 
Ceci, bien sûr, identifie immédiatement l'école de Bailey (comme nous l'avons déjà vu dans le livre Un Traité sur le Feu Cosmique) avec les perversions et les délires de Besant et de Leadbeater.
 
Mme Bailey dit :
 
«  Partout, Ils [les Maîtres collectivement] se rassemblent en ceux qui peuvent de quelque manière que ce soit, manifester une tendance à répondre aux hautes vibrations, cherchant à forcer leur vibration et à les ajuster afin qu'ils puissent être utiles au moment de la venue du Christ. »
(Chapitre VI)
 
 
Ça c’est le mensonge qu’a inventé Leadbeater et que Besant a complètement accepté. Et une autre similitude avec l'école Besant-Leadbeater apparaît au chapitre V qui contient les éléments suivants :
 
«  À la tête des affaires se tient le ROI, le Seigneur du Monde. ... Trois Personnalités appelées les Bouddhas Pratyeka, ou Bouddhas d'Activité, coopèrent avec Lui en tant que Ses conseillers. Tous quatre incarnent la volonté active, intelligente et aimante. »
(Chapitre V)
 
On se souviendra que dans mon livre La Grande Trahison, j'ai traité de la fausse déclaration qu’a faite Mme Besant corrigeant la définition qu’a donnée Blavatsky sur le Bouddha Pratyeka dans son livre La Voix du Silence (page 109, note 25) et aussi dans Le Glossaire Théosophique, et qui est acceptée dans tout l'Orient comme correcte, c'est-à-dire que le Pratyeka Bouddha est ce saint purement intellectuel, égoïste et solitaire.
 
Eh bien, Alice Bailey répète la même erreur qu’a écrite Annie Besant. Et plus dans son livre Initiation il n’y a aucune description sur les Nirmanakayas, et non plus sur les Bouddhas de compassion et du grand renoncement à nirvana qu’ils font, et surtout Bailey n’explique rien sur les deux sentiers.
 
De toute évidence, les enseignements de Besant et Leadbeater ont largement inspiré au Tibétain d’Alice Bailey.
 
En fait Mme Bailey possède certaines des conditions requises pour un écrivain de fiction. Mais, oh dommage qu'il n'ait besoin que des affirmations éhontées et entièrement non étayées si avidement absorbées par le public de lecture de romans, pour s'imposer complètement à la multitude insensée.
 
 
Il est tout à fait impossible de traiter en détail un ouvrage où la vérité et l'erreur sont si ingénieusement mêlées, que pour séparer la paille du grain, il faudrait un autre volume de la même longueur. Les titres mêmes des dix-neuf chapitres montrent la nature du sujet.
 
Et pour toutes les connaissances ou enseignements supposés contenus dans ces dix-neuf chapitres, rien n'est offert en confirmation, témoignage ou excuse, sauf dans les "Remarques introductives" où Alice Bailey déclare qu'elle ne s'arroge pas « tout crédit ou autorité personnelle pour les connaissances impliquées », et désavoue catégoriquement toutes ces réclamations ou représentations. Elle ne peut faire autrement que de présenter ces déclarations comme des faits.
 
La revendication ici si jésuitiquement désavouée, est bien là, quoique savamment camouflée. Si ces choses sont des « questions de fait », pourquoi aucune preuve n'est-elle présentée ?
 
 
 
 
CONCLUSION
 
Considéré comme une œuvre ingénieuse et hautement imaginative de fiction basée sur une thématique ésotérique, ce livre possède des attraits certains. D'autres écrivains dans le même domaine ont produit de véritables romans inspirés sur l'occultisme, comme par exemple Un Frère du Troisième Degré, Trois Sept, et de nombreux contes d'écrivains ultérieurs qui ont été tous reconnus par le public comme de la fiction.
 
Mais, à l'exception de C.W. Leadbeater, Mme Bailey est le premier écrivain sur des sujets ésotériques qui a eu l'esprit de présenter la fiction comme un fait, gagnant ainsi d'un seul coup, et avec la plus grande facilité, un certain nombre d’admirateurs parmi les crédules, et vraisemblablement le soutien financier si nécessaire à des fins publicitaires de nos jours.
 
Ses livres, cependant, ne peuvent pas être pris au sérieux par ceux qui sont à la recherche d’une véritable connaissance occulte, et en particulier par les étudiants des enseignements de Blavatsky.
 
 
(Ce texte fait partie du livre "Le pseudo-occultisme d'Alice Bailey" d'Alice Leighton Cleather et Basil Crump.)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire