Richard
Robb est le fondateur de la plus importante librairie théosophique du monde
"The Wizards Bookshelf", et à propos de ce livre d'Alice Bailey, il a
fait le suivant analyse :
Le format du
livre est de 19 courts chapitres, étant une compilation de divers écrits et
conférences qu'Alice Bailey a donnés au long de sa vie, et Mme Bailey commence
son livre en déclarant que celui-ci devrait être un guide pour les disciples.
Le thème
principal est que les douze travaux d'Hercule correspondent aux douze signes du
zodiaque, et que les exploits du héros racontés dans la mythologie peuvent être
interprétés dans un sens astrologique.
Hercule
(Héraclès en grec) était le fils de Zeus, qui est identifié dans le panthéon
mythique de la cosmologie avec Jupiter, et en tant que tel, il personnifie les
forces de la nature et ses œuvres donnent des caractéristiques à l'interaction
de diverses influences trouvées dans l'univers manifesté.
Et au fur et à
mesure que chaque chapitre de ce livre progresse, il commence par une section écrite
par "Le Tibétain", après quoi Alice Bailey donne ces explications.
Le Tibétain
commence par dire qu'une force de la nature se transforme en un humain
physique, mais ce qui suit est assez différent du récit original de la
mythologie grecque, car Mme Bailey a sa propre interprétation très spéciale des
douze travaux d'Hercule.
Son Hercule est
« l'ancien Fils de Dieu » (p.2), une sorte de pré-Jésus-Christ, et en
tant que tel il est naturellement apparenté à ce dernier dont elle attend le
retour prochain mais n'explique pas pourquoi l'ancien Fils de Dieu ne revient
pas.
Cependant, elle
prédit que l'astrologie du futur sera supérieure à celle du présent, et elle s'accroche
aux influences astrologiques pour ce travail, ayant une aversion pour les
nombres, les angles, etc.
La citation
suivante correspond au concept d'évolution cosmologique selon Bailey :
« Depuis
des éons, cette force vitale a été appliquée à des fins égoïstes, à des fins de
satisfaction personnelle et la satisfaction du désir. » (p.15)
Le dictionnaire
définit le mot éon comme "un
temps illimité", "incommensurable" et "presque
éternel", ce qui signifie que dans la cosmogonie de Bailey, il n'y a pas
eu de descente progressive de l'esprit vers la matière à partir de l'essence
divine, ni un processus de la monade descendant progressivement dans la
complexité physique comme l’indiqué la théosophie et aussi les enseignements
anciens tels que le védantisme et le bouddhisme.
En bref, selon Alice
Bailey, nous avons été pourris depuis le début, tout comme les hommes des églises
chrétiennes voudraient leur faire croire à leurs croyants avec le péché
originel biblique.
Et à continuation
sont cités les passages suivants pour donner au lecteur une idée de
l'astrologie d’Alice Bailey :
« Cette nature
fluide et émotionnelle de Neptune, avec sa sensibilité et son pouvoir de
ressentir est l'un des plus grands atouts. » (p.12)
Ici, nous
trouvons la nature inférieure des émotions et des sentiments élevés à un niveau
jamais vu auparavant, et c'est pourquoi le concept de Mme Bailey est
diamétralement opposé à la théosophie et à l'occultisme oriental, dont les
enseignements ont été spécialement conçus pour surmonter et s'élever au-dessus
du monde physique et du monde astral.
Et puis elle
écrit :
« Grâce à
la sensibilité émotionnelle et à la réponse, nous pouvons nous aussi être en
contact avec le monde dans lequel se situent nos emplois. » (p.12)
Mais dans La Doctrine Secrète (vol. I, p.275) il
est indiqué que les hommes parfaits sont libres d'émotions et donc le chemin
vers la perfection enseigné par les Maîtres n'inclut pas l'indulgence
émotionnelle, mais un chemin graduel vers le calme impersonnel.
Et à propos des
signes, elle a écrit :
« Trois
impulsions proéminentes caractérisent le signe de Bélier. » (p.15)
Et nous avons
là un nouveau terme en astrologie, apparemment plein de sens caché puisqu’il
symbolise l'élan. Mais Alice Bailey ajoute que :
« Le
maître ésotérique du Bélier est Mercure. » (p.17)
Et certains
astrologues peuvent sourire en lisant cette déclaration, mais ceux qui ont plus
d'expérience réprimeront leur rire parce que cela ne correspond pas aux
correspondances théosophiques.
Dans son livre, il y a des contradictions
continues avec
ce que la théosophie enseigne
ce que la théosophie enseigne
Plus loin,
Alice Bailey a écrit :
« Le plan
astral est le reflet déformé du plan bouddhique, et seulement lorsque nous
apporterons le mirage à la claire lumière de l'âme du Christ, nous verrons la
vérité telle qu'elle est, et nous deviendrons invincibles. » (p.36)
Et ici les
théosophes se demanderont ce qui est arrivé à manas supérieur et inférieur, qui
empêchent le plan astral de recevoir quoi que ce soit du sixième plan,
c’est-à-dire le plan bouddhique.
L'astral est un
dépositaire de l'essence des émanations inférieures, et la citation suivante
confirmera absolument nos profonds soupçons selon lesquels ce livre n'a rien de
commun avec un véritable enseignement théosophique :
« L'Éternelle
Sagesse de l'Orient nous dit que le nombre cinq est le plus ésotérique et le
plus significatif des nombres. » (p.49)
Mais la
théosophie, ainsi que les principaux enseignements orientaux, considèrent le sept
(et non pas le cinq) comme le nombre le plus ésotérique et significatif.
Et un autre
exemple de contradiction se trouve dans la citation suivante :
« Parce
que dans le sphinx nous avons le lion à tête de femme. Cela peut donc signifier
les deux polarités : masculin et féminin. » (p.50)
Mais ça c'est
faux puisque le sphinx en théosophie a toujours été l'emblème de l'esprit
humain enfermé dans un corps animal.
Et sur cette
même page, elle a écrit :
« Lion et
Vierge, étaient un symbole. » (p.50)
Ce qui est
également faux puisque dans la théosophie il est mentionné qu'à l'origine il
n'y avait que dix signes (correspondant aux dix orifices du corps humain)
jusqu'à ce qu'une division se produise dans la Vierge, ce qui a entraîné les
nouveaux signes de la Balance et du Scorpion. Et le signe de Léo n'était pas impliqué (1).
Et les
citations suivantes confirment que Mme Bailey était très peu instruite en
numérologie ésotérique :
« Neuf est
le nombre d'initiation. » (p.51)
Ce qui est faux
puisque neuf symbolise au contraire la descente dans la matière, et c'est pourquoi
le neuf est l'emblème de la génération sur le plan physique (neuf mois de
gestation pour l'homme).
« Six est
le nombre du mental. » (p.51)
Ce qui est
également faux puisque dans la théosophie, cinq est le nombre du mental, ou de
manas, l'intellectualité, la pensée, etc. Alors que six est le nombre de
l'unité, du mariage, de Buddhi, etc. (2).
Et les
interprétations que fait Alice Bailey de la Bible sont également fausses, par
exemple elle l'a écrit :
« Dans le livre
de l'Apocalypse on nous dit que la marque de la Bête est 666, et Hydra, le
serpent, se trouve sous trois constellations et son chiffre 6 est donc trois
fois plus puissant. » (p.51)
Ce qui est
également faux puisque pour l'énigme du nombre 666, il faut continuer
d'examiner le livre des Révélations et particulièrement au verset 17:5 où le
passage est : « Mystère, Babylone la Grande, la Mère des Prostituées
et des Abominations de la Terre », ce qui en théosophie s'applique à la
corruption des Églises (3).
~ * ~
Nous avons
sélectionné quelques citations de la première moitié du livre pour montrer que
son texte contredit ce que la théosophie enseigne. Et la seule référence
qu'Alice Bailey a faite de "La
Doctrine Secrète" est elle celle-ci :
« Dans La
Doctrine Secrète, il y a un énoncé clair de tout le message de ce signe
[Vierge] :
"La
matière est le véhicule de la manifestation de l'âme dans ce tour de la spirale
; et l'âme est le véhicule dans un tour supérieur de la spirale pour la
manifestation de l'esprit, et ces trois sont une trinité synthétisée par la Vie
qui les imprègne tous." » (p.57)
Mais
malicieusement Alice Bailey ne met pas la page de référence pour vérifier le
texte, et après quelques recherches il s'avère que cette citation était dans la
page 49 du tome I, mais se lit différemment de comme elle l'a transcrite :
"La
matière est le véhicule pour la manifestation de l'âme sur ce plan d'existence,
et l'âme est le véhicule sur un plan supérieur pour la manifestation de
l'esprit, et ces trois-là sont une trinité synthétisée par la Vie, qui les
envahit tous."
Et le terme
"tour de la spirale" est très ambigu par rapport au terme "plan
d'existence". Il y avait donc une étape supplémentaire de dissimulation se
faisant passer pour l'original. Mais nous nous arrêterons ici car la seconde
moitié du livre est très similaire.
Donc,
Alice Bailey veut nous faire croire que Djwal Khool qui
fut l'un des principaux disciples de Maître Kuthumi a perdu toute ses
connaissances de l'enseignement ésotérique oriental pour devenir un Adventiste
promouvant intensément la "seconde venue du Seigneur Christ-Maitreya"
qui n'était qu'un mensonge inventé par Leadbeater ?
Ça c'est absurde !
CONCLUSION
Les défenseurs d'Alice Bailey peuvent croire tout ce
qu'ils veulent, mais ce qui est un fait c’est que les livres de Mme Bailey ne
contiennent pas l'enseignement théosophique apporté par les Maîtres comme elle
le prétend.
Notes
1.
voir "Les douze signes du zodiaque" de Subba
Row, et les Blavatsky Collected Writings XII, p.533.
2. voir les Blavatsky Collected
Writings XII.
3.
voir La Doctrine Secrète II, p.748.
(Source : Fohat
Magazine, Vol. I, Numéro 3, Automne 1997, p.58)
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